Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 11.1894

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Phillips, Claude: Expositions d'hiver à la Royal Academy et à la New Gallery de Londres: correspondance d'Angleterre
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24664#0373
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE.

359

panneau; et parmi les Vénitiens il n’y a que S. del Piombo qui ait réussi à s’assimiler
ainsi la dignité et les allures hautaines de l’école romaine. Le Carondelet a dû être
peint vers 1512, époque des œuvres quasi-raphaëlesques de l’artiste vénitien; il
voulait peut-être entrer en concurrence avec, le peintre du merveilleux Léon X avec
deux cardinaux, du Palais Pi Ri.

C’est apparemment ce même personnage que nous voyons agenouillé comme
donateur aux pieds de la Madone dans la grande Vierge glorieuse de la cathédrale
de Besançon, célèbre tableau d’aulel de la plus belle manière de Fra Bartolommeo.

L’école qui de toutes est la plus complètement représentée dans son ensemble
est celle de Milan. On peut l’étudier dans ses deux divisions principales: l'ancienne
école dont le chef est Vincenzo Foppa de Brescia, et l’école si envahissante de
Leonard de Vinci, qui finit par attirer à elle même les peintres élevés dans les
traditions du style milanais proprement dit.

M. À. Morrison envoie un Portrait d'homme, profil d’un très grand caractère,
qui pourrait bien être de Foppa, auquel on l’attribue. À M. Gibbs appartient un
grand volet de triptyque avec Saint Augustin et un donateur, œuvre de la meilleure
époque d’Àmbrogio Borgognone ; c’est le pendant du volet avec Saint Pierre de
Vérone et une donatrice, qui est au Louvre (n° 85). L’intéressant peintre Ambrogio
de Prédis, tiré des limbes de l’oubli par Lermolieff, est représenté par un de scs
plus beaux portraits, celui d’un jeune homme au teint olivâtre portant une
perruque rousse (à M. Fuller-Maitland). Le panneau porte le chiffre du peintre avec
la date 1494. La meilleure peinture que je connaisse de la main du curieux Bernar-
dino de’ Conti est un profil de noble Dame milanaise (à M. Alfred Morrison), attribué
à tort à Boltraffio. Passons sous silence les peintures qu’on s’est permis d’orner du
nom du grand Léonard — même, la meilleure d’entre clics, une Tête de femme, en
grisaille, esquisse appartenant à son école et faisant partie de la collection de
Dorchester Ilouse. Ce n’est pas en présence des plus beaux dessins de Windsor
qu’on se sent indulgent pour ce genre d’attributions.

Andrea Solario n’est pas non plus très bien partagé, car tous les panneaux qui
portent son nom sont sujets à caution pour ce qui concerne l’attribution. La
Sainte Marie Madeleine (à M. Wickham Flower) est manifestement une imitation
flamande du maître; l’admirable petite Madone avec l’Enfant (au comte de
de Northbroolc) est certainement d’origine milanaise, mais on chercherait vaine-
ment dans l’œuvre de Solario, même dans ses commencements, une peinture d’un
style absolument analogue. Deux véritables joyaux de l'école de Léonard sont les
deux Vierge avec l'Enfant (lous les deux à M. Hallam Murray), de Giampetrino
(Giovanni Pietro Ricci), que Lermolieff a tant contribué à mettre en lumière. Cet
élève qui avait su mettre dans ses œuvres une parcelle de la divine suavité de son
maître, a dû exercer une certaine influence sur Luini, dont les œuvres de jeunesse
révèlent une certaine parenté avec l’école de Borgognone. Il est rare que les
peintures d’un autre élève de Léonard, Marco d'Oggionno, soient aussi agréables
à voir que cette Sainte Famille (h M. R. II. Benson), dont l’idée première appartient
clairement à son maître. Le Sodoma est représenté par un grand Saint Jérôme
(à M. Louis Mond), très caractéristique pour le maître, sans toutefois égaler le
Saint Georges combattant le dragon, de la collection de Sir Francis Cook à
Richmond.

De Luini nous avons plusieurs prédelles d’une ravissante naïveté : une Lunette
 
Annotationen