Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 11.1894)

’est, je crois, pour une question de mé-
dailles, ou peut-être simplement de gros
sous, que la moitié de nos artistes s’est
brusquement séparée de l’autre moitié,

il y a quatre ou cinq ans, de telle sorte qu’au
lieu d’un Salon, qui nous suffisait jusqu’alors,
nous en ayons eu deux se faisant concurrence.
La vraie cause de ce grand schisme, je l’ai en
vérité oubliée, et je crains que les lecteurs de la
Gazette ne l’aient oubliée aussi. Toujours est-il que,
sans cesser d’emplir le Palais de l’Industrie, notre
production d’art annuelle emplit maintenant, par
surcroit, un des palais du‘Champ-de-Mars ; ce qui
impose au critique consciencieux un double voyage
et une double corvée, ne lui offrant en échange
d’autre consolation que le spectacle d’une fécondité
artistique plus extraordinaire d’année en année.

Non, certes, l’art français n’est pas mort, ni
sur le point de mourir ! Jamais, au contraire, il

XI. — 3e PÉRIODE.

57