ISABELLE D’ESTE
ET
LES ARTISTES DE SON TEMPS
I.
SES ORIGINES. — SES TENDANCES. — SES PORTRAITS
Si on considère qu’Isabelle d’Este,
fille d’Hercule Ier, duc de Ferrare, aban-
donna la cour de son père en 1490 à l’âge
de seize ans, pour épouser le quatrième
marquis de Mantoue, Jean François, et
que, sous deux règnes successifs, elle
devait vivre pendant un demi-siècle dans
la ville des Gonzague, on comprendra
que les conditions de son existence aient
été traversées et qu’il soit difficile de retrouver les traces person-
nelles de son passage dans l’immense Reggia de Mantoue, ruinée par
deux sièges, où chaque prince semble avoir pris à tâche de laisser
sa nouvelle empreinte sans avoir toujours eu le souci de respecter
celle de son prédécesseur.
Dès le premier jour où cette fille de la maison d’Este a pris pos-
session de. son rang, elle a révélé un goût décidé pour les arts et le
commerce des beaux-esprits; et au milieu du faste et des dissipations
de la nouvelle cour, elle s’est appliquée à se ménager pour l’étude
une retraite qu’elle disposait au gré de sa fantaisie et qu’elle ornait
avec passion des œuvres des plus grands maîtres de l’Italie. Dans les
trois phases de sa vie, marquise et souveraine, puis veuve et régente,
ET
LES ARTISTES DE SON TEMPS
I.
SES ORIGINES. — SES TENDANCES. — SES PORTRAITS
Si on considère qu’Isabelle d’Este,
fille d’Hercule Ier, duc de Ferrare, aban-
donna la cour de son père en 1490 à l’âge
de seize ans, pour épouser le quatrième
marquis de Mantoue, Jean François, et
que, sous deux règnes successifs, elle
devait vivre pendant un demi-siècle dans
la ville des Gonzague, on comprendra
que les conditions de son existence aient
été traversées et qu’il soit difficile de retrouver les traces person-
nelles de son passage dans l’immense Reggia de Mantoue, ruinée par
deux sièges, où chaque prince semble avoir pris à tâche de laisser
sa nouvelle empreinte sans avoir toujours eu le souci de respecter
celle de son prédécesseur.
Dès le premier jour où cette fille de la maison d’Este a pris pos-
session de. son rang, elle a révélé un goût décidé pour les arts et le
commerce des beaux-esprits; et au milieu du faste et des dissipations
de la nouvelle cour, elle s’est appliquée à se ménager pour l’étude
une retraite qu’elle disposait au gré de sa fantaisie et qu’elle ornait
avec passion des œuvres des plus grands maîtres de l’Italie. Dans les
trois phases de sa vie, marquise et souveraine, puis veuve et régente,