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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 3
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Maindron, Maurice: L' armeria de Madrid, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0221

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L’ARMERIA DE MADRID'

L’Armeria Reai de Madrid n’est pas, à proprement parler, un
musée d’armes, non plus qu’un arsenal : c’est la collection d’armes
du roi d’Espagne. C’est sa salle d’armes — comme on disait jadis —
et, en somme, une dépendance de sa maison. L’origine de cette collec-
tion est ancienne, datant de l’empereur Charles-Quint, mais plus
exactement du règne de Philippe IL En effet, vers 1564, ce roi
fit venir à Madrid les armes de son père, rassemblées alors à
Valladolid; il les réunit aux siennes dans les salles du premier
étage du bâtiment dit dés écuries royales, étage construit par Gaspar
de la Vega tout exprès pour recevoir ce dépôt.

On sait que Madrid était alors la toute récente capitale de
l’Espagne. La vieille capitale Valladolid occupait encore ce rang en
1540 et Charles-Quint se plaisait à y résider lorsqu’il ne parcourait
pas avec ses armées la Lombardie, l’Autriche, les Allemagnes ou les 1

1. C’est au comte de Valencia que je suis redevable d’avoir pu mener à bien cette
modeste étude, heureux si elle n’est pas un pâle reflet des enseignements substan-
tiels que ce savant m'a prodigués pendant mon séjour à Madrid. Car, sans l'inépui-
sable complaisance du conservateur de l’Armeria Real toutes les richesses d’art
qu’il a rétablies en leur primitif éclat me seraient, pour la plus grande partie,
restées lettres closes, puisque le catalogue auquel il travaille depuis des années, et
qui sera un monument archéologique, n’a pas encore vu le jour. Aussi devrai-je
apporter dans la description sommaire de ce trésor d’art une certaine réserve,
ne voulant pas déflorer les importantes découvertes que le plus courtois comme
le plus confiant des hommes m’a exposées au cours de nos longues conversations
devant les harnois de la Maison d’Autriche ou des armes encore plus anciennes.
 
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