LA PARURE ET LA TIARE D’OLBIA
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et de grappes ; sur le sol, formant un fond, des épis, des pavots,
des plantes de toutes sortes, nous indiquent la fertilité du pays. À
côté des produits de la terre sont introduits les animaux qui la
peuplent : une grue prend son vol, prête à s’élever dans les airs ;
un cheval, la tête baissée, hume l’air, tranquille, en plein repos et
combien différent, dans ses lignes étudiées d’après nature, du type
classique des chevaux grecs rencontrés tout à l’heure; un taureau
bondit, les cornes menaçantes ; un mouton broute, tandis qu’à ses
pieds une brebis couchée, prise sur le vif, se gratte l'oreille de sa patte
de derrière ; puis un bouc se promène, et, de nouveau, ce sont deux
moutons, un bélier avec sa brebis que tette son agneau, auxquels font
suite un second bouc et une chèvre nonchalamment étendue, un cerf à
la haute ramure, deux bêtes féroces, un lion et une panthère, s’entre-
déchirant dans une lutte sans merci. Les figures humaines apparaissent
ensuite dans des scènes de chasse ou de combat. La première nous
montre un Scythe agenouillé décochant une flèche à un lièvre que
son chien poursuit et que la flèche va atteindre. Un autre Scythe
initie son fils au maniement de l’arc: l'enfant est debout, entièrement
nu, bravant le climat ; le père, tout entier à son rôle de précepteur,
porte, comme le personnage précédent, la blouse brodée serrée à la
taille par une ceinture de cuir à laquelle est suspendu le carquois, le
pantalon tombant jusqu’à la chaussure; mais, au lieu du bonnet
pointu maintenu par une jugulaire, sa tcte n’est protégée que par une
rude et longue tignasse. Est-ce encore un Scythe qui apparaît dans
1 épisode suivant? Monté sur un cheval richement caparaçonné, la
lance à la main, il n’en diffère pas par l’accoutrement ; mais la lutte
qu’il soutient contre un énorme griffon, qui se drosse en face de sa
monture cabrée, nous le désigne plutôt comme un de ces Arimaspes
que la légende plaçait dans les régions hyperboréennes, adversaires
des animaux sacrés d’Apollon qui gardent l’or de l'Oural : déjà il
triomphe, et, derrière lui, une Victoire ailée, planant dans les airs,
une palme dans la main gauche, s’aprète à lui décerner la couronne
qu’elle tient dans la droite. Peut-être est-ce aussi à une légende locale
qu’il faut demander l’explication d’une scène représentée un peu plus
loin : un Scythe debout, les bras levés, manifeste sa surprise ou sa
vénération devant un immense cratère au pied duquel sont posées
une outre et une hache. Les deux dernières représentations sont
d’ordre plus familier, mais de celles qui frappaient le plus la
curiosité des Grecs et que nous retrouvons sur le célèbre vase d ar-
gent de Nicopol à Saint-Pétersbourg, le domptage des chevaux : ici,
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et de grappes ; sur le sol, formant un fond, des épis, des pavots,
des plantes de toutes sortes, nous indiquent la fertilité du pays. À
côté des produits de la terre sont introduits les animaux qui la
peuplent : une grue prend son vol, prête à s’élever dans les airs ;
un cheval, la tête baissée, hume l’air, tranquille, en plein repos et
combien différent, dans ses lignes étudiées d’après nature, du type
classique des chevaux grecs rencontrés tout à l’heure; un taureau
bondit, les cornes menaçantes ; un mouton broute, tandis qu’à ses
pieds une brebis couchée, prise sur le vif, se gratte l'oreille de sa patte
de derrière ; puis un bouc se promène, et, de nouveau, ce sont deux
moutons, un bélier avec sa brebis que tette son agneau, auxquels font
suite un second bouc et une chèvre nonchalamment étendue, un cerf à
la haute ramure, deux bêtes féroces, un lion et une panthère, s’entre-
déchirant dans une lutte sans merci. Les figures humaines apparaissent
ensuite dans des scènes de chasse ou de combat. La première nous
montre un Scythe agenouillé décochant une flèche à un lièvre que
son chien poursuit et que la flèche va atteindre. Un autre Scythe
initie son fils au maniement de l’arc: l'enfant est debout, entièrement
nu, bravant le climat ; le père, tout entier à son rôle de précepteur,
porte, comme le personnage précédent, la blouse brodée serrée à la
taille par une ceinture de cuir à laquelle est suspendu le carquois, le
pantalon tombant jusqu’à la chaussure; mais, au lieu du bonnet
pointu maintenu par une jugulaire, sa tcte n’est protégée que par une
rude et longue tignasse. Est-ce encore un Scythe qui apparaît dans
1 épisode suivant? Monté sur un cheval richement caparaçonné, la
lance à la main, il n’en diffère pas par l’accoutrement ; mais la lutte
qu’il soutient contre un énorme griffon, qui se drosse en face de sa
monture cabrée, nous le désigne plutôt comme un de ces Arimaspes
que la légende plaçait dans les régions hyperboréennes, adversaires
des animaux sacrés d’Apollon qui gardent l’or de l'Oural : déjà il
triomphe, et, derrière lui, une Victoire ailée, planant dans les airs,
une palme dans la main gauche, s’aprète à lui décerner la couronne
qu’elle tient dans la droite. Peut-être est-ce aussi à une légende locale
qu’il faut demander l’explication d’une scène représentée un peu plus
loin : un Scythe debout, les bras levés, manifeste sa surprise ou sa
vénération devant un immense cratère au pied duquel sont posées
une outre et une hache. Les deux dernières représentations sont
d’ordre plus familier, mais de celles qui frappaient le plus la
curiosité des Grecs et que nous retrouvons sur le célèbre vase d ar-
gent de Nicopol à Saint-Pétersbourg, le domptage des chevaux : ici,