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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 1
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Diehl, Charles: Les mosaïques byzantines du Monastère de Saint-Luc
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0047

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LES MOSAÏQUES BYZANTINES

DU MONASTÈRE DE SAINT-LUC

ans une vallée retirée de la Phocide, au
pied des dernières pentes de l’Hélicon,
vivait, vers le milieu du xe siècle, un
ermite du nom de Luc. De bonne heure,
comme tant d’autres de ses contempo-
rains, il avait senti profondément le
charme de la vie monastique ; après
bien des traverses, bien des courses
errantes, son âpre amour de la solitude
l’avait conduit un jour au voisinage des
ruines de l’antique Stiris ; et là, dans
cette paisible retraite, sur d’être enlin complètement mort au
monde, il s’était bâti un dernier ermitage où, entouré de quelques
disciples, il achevait de vivre dans les austérités et la prière. Pour-
tant, malgré la recherche qu’il faisait des macérations et des jeûnes,
malgré sa préoccupation exclusive de la foi et du salut, malgré le
mépris singulier où il tenait les lettres et qui lui interdisait jusqu’à
l’étude des livres saints, ce solitaire ignorant et rustique gardait
au fond de l’âme des parties d’une exquise douceur. Dans le jardin
qu’il cultivait de ses mains, il voulait que les fleurs eussent place
et que tout fût, « comme en un paradis », ordonné à souhait pour
le plaisir des yeux ; il se laissait volontiers séduire aux attraits des
verts ombrages et des eaux jaillissantes ; il savait goûter le charme
des longues rêveries au bord des Ilots. Gomme les grands mystiques
du moyen âge occidental, il avait pour la nature entière une ten-
dresse infinie ; les bêtes, les oiseaux ne lui étaient pas moins chers
 
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