Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 17.1897)

BAUDOUIN PEINTRE RELIGIEUX

(premier article l)

eci, pour les curieux de l’art fringant et
sous-entendu du xvme siècle français, va
paraître un titre singulier; il jure à être
écrit, comme si, de nos jours, au bas
d’une image pieuse et doucement naïve,
le nom de Félicien Rops s’étalait. Avec
notre manie d’étiqueter les talents, de
les symboliser très vite une fois pour
toutes en un seul trait, Baudouin est
devenu le peintre des défaillances féminines; on n’a point dit encore
le mot, mais qu’on l’arrange et qu’on l’enguirlande, c’est bien celui
dont on marque à jamais son œuvre.

J’en étais là pareillement, lorsqu’étudiant les miniaturistes, je
cherchais de lui quelque morceau bien formel, qui ne fût ni dégradé
par la lumière, comme le sont les dessins du Louvre, ni repignoché
comme sont la plupart des gouaches passées dans les ventes, discu-
tables d’ailleurs et sans état-civil. Et, tout en feuilletant les livrets
des Salons où Baudouin avait exposé en qualité d’académicien, je
trouvai, à l’année 1767, cette mention imprévue : « N°75. Huit petits