UNE NOUVELLE ILLUSTRATION DES ÉVANGILES
PAR M. JAMES TISSOT
(deuxième et dernier article1)
e merveilleux est partout dans les récits évan-
géliques ; mais une des formes sous laquelle
il se condense, celle des miracles opérés par
Jésus, n’est pas d’une essence concrète qui
soit immédiatement traduisible par l’art. La
multiplication des pains au festin de Cana,
la résurrection do Lazare, etc., fournirent
aux maîtres des grandes époques des thèmes
inappréciables, qu’ils ont développés
selon des préférences différentes, selon
les écoles et les races auxquelles ils ap-
partenaient. L’élément merveilleux n’est
tout entier que dans les termes du Nou-
veau Testament; dans les arts plastiques,
le miracle est toujours représenté accompli ou en train de s’accomplir,
ceux-ci ne pouvant représenter qu’un moment du temps et tournant
la difficulté en représentant les pains multipliés, Lazare ressuscité,
etc. Le peintre, même quand il peint un miracle, reste ainsi dans
le champ des spectacles humains ; il magnifie seulement la scène,
par l’émotion qu’il prête aux assistants et l’inspiration supérieure
dont il anime le personnage sacré.
Quelques indices nous font croire que M. James Tissot aurait
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3° pér., t. XVII, p. 421.
PAR M. JAMES TISSOT
(deuxième et dernier article1)
e merveilleux est partout dans les récits évan-
géliques ; mais une des formes sous laquelle
il se condense, celle des miracles opérés par
Jésus, n’est pas d’une essence concrète qui
soit immédiatement traduisible par l’art. La
multiplication des pains au festin de Cana,
la résurrection do Lazare, etc., fournirent
aux maîtres des grandes époques des thèmes
inappréciables, qu’ils ont développés
selon des préférences différentes, selon
les écoles et les races auxquelles ils ap-
partenaient. L’élément merveilleux n’est
tout entier que dans les termes du Nou-
veau Testament; dans les arts plastiques,
le miracle est toujours représenté accompli ou en train de s’accomplir,
ceux-ci ne pouvant représenter qu’un moment du temps et tournant
la difficulté en représentant les pains multipliés, Lazare ressuscité,
etc. Le peintre, même quand il peint un miracle, reste ainsi dans
le champ des spectacles humains ; il magnifie seulement la scène,
par l’émotion qu’il prête aux assistants et l’inspiration supérieure
dont il anime le personnage sacré.
Quelques indices nous font croire que M. James Tissot aurait
1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3° pér., t. XVII, p. 421.