Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 18.1897)

Le voyageur qui a visité Rome va presque toujours voir à Tivoli
les fraîches cascatelles où le Teverone, qui a repris son nom antique
d’Anio, déverse ses eaux souvent bourbeuses à travers la masse
rocheuse couronnée par la coquette Tivoli. Mais combien peu
s’arrêtent en route pour aller admirer les ruines de la charmante
villa Hadriana, située sur une colline de tuf., à peu de distance du
tramway à vapeur !

Sur une longueur d’environ un kilomètre et demi, à la base des
derniers contreforts des monts de la Sabine., est remplacement de la
villa, abritée de la tramontane et du sirocco par des montagnes et
quelques collines. Elle est ouverte aux vents bienfaisants de l’ouest,
et l’on jouit de ce côté d’une belle échappée sur la campagne ro-
maine jusqu’à la mer. A l’est, la ville n’est séparée de Tivoli que
par la vallée de Tempe, que rafraîchissait un filet d’eau ferrugineuse,
le Pénée, ainsi appelé en mémoire du fleuve de la vallée thessa-
lienne.

Vraiment, une visite à ce coin délicieux de la Campagne s’im-
pose à tout voyageur épris des luxuriantes végétations et des sites
majestueux; il possède surtout ce charme plein de mystère qu’ex-
halent les débris des civilisations disparues.

Au sortir de Rome, le paysage triste et solennel que l’on tra-