THÉODORE CHA.SSÉRIAU
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mer bleue fume dans le fond ; les dômes blancs des mosquées et des pago-
des, les toits dentelés des kiosques se découpent sur l’azur profond du ciel.
Les gens du Nord, blonds et pâles, abordent dans leurs barques à un môle,
où les accueillent des groupes d’hommes légèrement vêtus et portant des
marchandises précieuses, coffrets d’or, colliers de perles, boîtes de par-
fums, myrrhe, nard et cinname, masses d’ambre, tissus rayés tramés d’ar-
gent, toutes les vieilles et barbares magnificences de l’Orient. Les femmes
avec leurs tiares, leurs colliers de sequins, leurs lourdsbracelets, leurs doigts
GUERRIER DÉTACHANT DES CHEVAUX LIÉS A DES RR ANCHE S D’ARBRES
(Pciului’c de Th. Chassériau. — Palais de la Cour des Comptes)
rougis de henné, leurs yeux teints de kohl, regardent, mystérieuses comme
des sphinx, dans des attitudes pensives, empreintes de cette grâce triste et
de cet éclat sombre des pays chauds. Par derrière elles, des éléphants
déroulent leur trompe et avancent leur front protubérant... Une Océanide
en grisaille occupe le soubassement. »
Tout cela est poussière. Voici ce qui nous reste :
•< Dans le pendentif de droite, des Indiens et des Chinois abordent à un
rivage d'Europe. La jonque bizarre et monstrueuse gonfle la voile de
feuilles de bambou et un canot amène à la berge, couverte de ballots et de
marchandises, différents personnages exotiques, dont les robes de mousse-
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mer bleue fume dans le fond ; les dômes blancs des mosquées et des pago-
des, les toits dentelés des kiosques se découpent sur l’azur profond du ciel.
Les gens du Nord, blonds et pâles, abordent dans leurs barques à un môle,
où les accueillent des groupes d’hommes légèrement vêtus et portant des
marchandises précieuses, coffrets d’or, colliers de perles, boîtes de par-
fums, myrrhe, nard et cinname, masses d’ambre, tissus rayés tramés d’ar-
gent, toutes les vieilles et barbares magnificences de l’Orient. Les femmes
avec leurs tiares, leurs colliers de sequins, leurs lourdsbracelets, leurs doigts
GUERRIER DÉTACHANT DES CHEVAUX LIÉS A DES RR ANCHE S D’ARBRES
(Pciului’c de Th. Chassériau. — Palais de la Cour des Comptes)
rougis de henné, leurs yeux teints de kohl, regardent, mystérieuses comme
des sphinx, dans des attitudes pensives, empreintes de cette grâce triste et
de cet éclat sombre des pays chauds. Par derrière elles, des éléphants
déroulent leur trompe et avancent leur front protubérant... Une Océanide
en grisaille occupe le soubassement. »
Tout cela est poussière. Voici ce qui nous reste :
•< Dans le pendentif de droite, des Indiens et des Chinois abordent à un
rivage d'Europe. La jonque bizarre et monstrueuse gonfle la voile de
feuilles de bambou et un canot amène à la berge, couverte de ballots et de
marchandises, différents personnages exotiques, dont les robes de mousse-