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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ressa à lui et l’admit dans son atelier à sa sortie de l’école, à l'âge de
douze ans; malheureusement pour le jeune Cals, son maître ne tarda
pas à mourir. Pons, graveur dont le nom n'est point absolument
inconnu, consentit à continuer les leçons interrompues par la mort
de son confrère. Notre futur peintre passa (rois années dans son ate-
lier, situé dans le quartier du Val-de-Grâce, à copier des dessins et
des plâtres. Au bout de ces trois années, il quitta ce maître, chez
lequel il n’avait pas appris grand'chose, pour entrer, sur sa recom-
mandation, chez un de ses anciens élèves, Bosq, graveur en vignettes.
Chez celui-ci, Cals ht quelques études de gravure au burin, exercices
de tailles sur cuivre, travail aussi minutieux qu'ingrat, pour lequel
il ne se sentit aucun attrait. Entre temps, il alla dessiner à l’Ecole
des Beaux-Arts, où il fit la connaissance d'un élève de Léon Cogniet,
Henri Monier, mort fort jeune du choléra. Monier le fit admettre sans
rétribution dans l’atelier de son maître.
Léon Cogniet, professeur calme et raisonnable s’il en fut,
artiste à tendances éclectiques, d'une tolérance à toute épreuve, ne
semble pas avoir eu une grande influence sur Cals, dont l'indépen-
dance l’effraya bien un peu. C’est sans succès qu’il lui conseilla, à
plusieurs reprises, de faire quelques concessions au goût public. Cals
lui conserva cependant, toute sa vie, une véritable reconnaissance
pour ses leçons, dont il profita peu, il faut en convenir, et aussi pour
sa générosité à son égard.
Cals débuta au Salon de 1835 avec divers portraits et un tableau
de genre. Depuis lors, il continua d’exposer chaque année, sans inter-
ruption, des paysages, des portraits et des tableaux de genre, quoique
la plupart du temps scs toiles aient été mises aux plus mauvaises
places. Le public passa indifférent et la critique ne s’occupa en
aucune façon des œuvres de notre peintre, œuvres d’un caractère
trop intime et trop délicat pour n’ètre pas noyées dans ces sortes d’ex-
hibitions. Après 1848, Cals ne se montra que très irrégulièrement
aux Salons annuels. Ce ne fut qu'à partir de 1865 que son nom re-
parut sur le livret. Il prit également part aux expositions des Intran-
sigeants, notamment à celle ouverte en avril 1879, avenue de l’Opéra,
dont quatorze peintures et dessins, figuraient à côté d’œuvres de
Degas, Forain, Monet, Pissaro, Zandomeneghi, Rouart, Tillot, etc.
Cals se maria de fort bonne heure avec une demoiselle Ilermance
de Rovisy, à laquelle il avait donné des leçons de dessin. Le ménage
ne fut pas heureux. Le caractère fantasque et acariâtre de la jeune
femme en fut la cause. Quoique celle-ci eût une certaine fortune —
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ressa à lui et l’admit dans son atelier à sa sortie de l’école, à l'âge de
douze ans; malheureusement pour le jeune Cals, son maître ne tarda
pas à mourir. Pons, graveur dont le nom n'est point absolument
inconnu, consentit à continuer les leçons interrompues par la mort
de son confrère. Notre futur peintre passa (rois années dans son ate-
lier, situé dans le quartier du Val-de-Grâce, à copier des dessins et
des plâtres. Au bout de ces trois années, il quitta ce maître, chez
lequel il n’avait pas appris grand'chose, pour entrer, sur sa recom-
mandation, chez un de ses anciens élèves, Bosq, graveur en vignettes.
Chez celui-ci, Cals ht quelques études de gravure au burin, exercices
de tailles sur cuivre, travail aussi minutieux qu'ingrat, pour lequel
il ne se sentit aucun attrait. Entre temps, il alla dessiner à l’Ecole
des Beaux-Arts, où il fit la connaissance d'un élève de Léon Cogniet,
Henri Monier, mort fort jeune du choléra. Monier le fit admettre sans
rétribution dans l’atelier de son maître.
Léon Cogniet, professeur calme et raisonnable s’il en fut,
artiste à tendances éclectiques, d'une tolérance à toute épreuve, ne
semble pas avoir eu une grande influence sur Cals, dont l'indépen-
dance l’effraya bien un peu. C’est sans succès qu’il lui conseilla, à
plusieurs reprises, de faire quelques concessions au goût public. Cals
lui conserva cependant, toute sa vie, une véritable reconnaissance
pour ses leçons, dont il profita peu, il faut en convenir, et aussi pour
sa générosité à son égard.
Cals débuta au Salon de 1835 avec divers portraits et un tableau
de genre. Depuis lors, il continua d’exposer chaque année, sans inter-
ruption, des paysages, des portraits et des tableaux de genre, quoique
la plupart du temps scs toiles aient été mises aux plus mauvaises
places. Le public passa indifférent et la critique ne s’occupa en
aucune façon des œuvres de notre peintre, œuvres d’un caractère
trop intime et trop délicat pour n’ètre pas noyées dans ces sortes d’ex-
hibitions. Après 1848, Cals ne se montra que très irrégulièrement
aux Salons annuels. Ce ne fut qu'à partir de 1865 que son nom re-
parut sur le livret. Il prit également part aux expositions des Intran-
sigeants, notamment à celle ouverte en avril 1879, avenue de l’Opéra,
dont quatorze peintures et dessins, figuraient à côté d’œuvres de
Degas, Forain, Monet, Pissaro, Zandomeneghi, Rouart, Tillot, etc.
Cals se maria de fort bonne heure avec une demoiselle Ilermance
de Rovisy, à laquelle il avait donné des leçons de dessin. Le ménage
ne fut pas heureux. Le caractère fantasque et acariâtre de la jeune
femme en fut la cause. Quoique celle-ci eût une certaine fortune —