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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
jusqu’à ces nouveaux venus, Michel Cazin, Yencesse, qui garantissent l’avenir !
Déjà Barye, David d’Angers, Chapu surtout, dont l’exemple fut capital, avaient
affirmé l’unité de l’art, la fraternité de l’ébauchoir et du burin; des sculpteurs
encore, Frémiet, Dampt, A. Charpentier, Gardet, Peter, des ciseleurs, des pein-
tres même s’instituent médailleurs, et, par un juste retour, les médailleurs
aident au relèvement de l’art ornemental; les procédés se multiplient; à la
gravure de coins certains préfèrent la fonte, et il n’est pas jusqu’à l’invention
hardie de l’estampe à reliefs, mise en honneur par Pierre Roche, qui ne pro-
clame présentement la forte vitalité d’un art en pleine expansion... A bon droit,
M. Roger Marx peut fermer son livre sur des paroles d’optimisme et de foi.
Mais ce n’est pas assez, à son gré, et il rêve d’un dernier bienfait pour la
médaille. Fourni d’une documentation généreuse et sûre, où rien ne manque de
ce qui touche au sujet, orné d’une suite copieuse et choisie de reproductions,
son ouvrage, dans sa forme précise, est proprement le catalogue raisonné, défi-
nitif, de la glyptique française au xixe siècle. Vulgarisateur de beauté, l’auteur y
joint, sous le titre de Simples avis aux amateurs, les enseignements indispensables
à quiconque veut assembler, pour sa personnelle satisfaction, les meilleurs
spécimens de la médaille française. « Nulle collection, assure-t-il, n’est plus
facile à réunir qu’une collection de médailles modernes. Tout amateur peut, à sa
guise et selon ses moyens, se former un petit musée, s’entourer d’œuvres peu
encombrantes, intéressant les yeux et l’esprit, puisque ces créations sont aussi
des documents d’histoire. » Pareille exhortation ne saurait qu’être entendue et
la médaille va compter de nouveaux fidèles. M. Roger Marx leur signale les ser-
vices rendus à l’estampe, par la Société française cle gravure et les convie à se
grouper, à leur tour, pour assurer les destinées de la glyptique. L’entreprise est
attrayante : nul doute qu’elle ne tente de fervents zélateurs. C’est aux amis de la
médaille, unis pour l’action, qu’il appartient d’entretenir, d’exalter, d’élargir la
belle lloraison d’aujourd’hui.
RAOUL s E R T A T
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
jusqu’à ces nouveaux venus, Michel Cazin, Yencesse, qui garantissent l’avenir !
Déjà Barye, David d’Angers, Chapu surtout, dont l’exemple fut capital, avaient
affirmé l’unité de l’art, la fraternité de l’ébauchoir et du burin; des sculpteurs
encore, Frémiet, Dampt, A. Charpentier, Gardet, Peter, des ciseleurs, des pein-
tres même s’instituent médailleurs, et, par un juste retour, les médailleurs
aident au relèvement de l’art ornemental; les procédés se multiplient; à la
gravure de coins certains préfèrent la fonte, et il n’est pas jusqu’à l’invention
hardie de l’estampe à reliefs, mise en honneur par Pierre Roche, qui ne pro-
clame présentement la forte vitalité d’un art en pleine expansion... A bon droit,
M. Roger Marx peut fermer son livre sur des paroles d’optimisme et de foi.
Mais ce n’est pas assez, à son gré, et il rêve d’un dernier bienfait pour la
médaille. Fourni d’une documentation généreuse et sûre, où rien ne manque de
ce qui touche au sujet, orné d’une suite copieuse et choisie de reproductions,
son ouvrage, dans sa forme précise, est proprement le catalogue raisonné, défi-
nitif, de la glyptique française au xixe siècle. Vulgarisateur de beauté, l’auteur y
joint, sous le titre de Simples avis aux amateurs, les enseignements indispensables
à quiconque veut assembler, pour sa personnelle satisfaction, les meilleurs
spécimens de la médaille française. « Nulle collection, assure-t-il, n’est plus
facile à réunir qu’une collection de médailles modernes. Tout amateur peut, à sa
guise et selon ses moyens, se former un petit musée, s’entourer d’œuvres peu
encombrantes, intéressant les yeux et l’esprit, puisque ces créations sont aussi
des documents d’histoire. » Pareille exhortation ne saurait qu’être entendue et
la médaille va compter de nouveaux fidèles. M. Roger Marx leur signale les ser-
vices rendus à l’estampe, par la Société française cle gravure et les convie à se
grouper, à leur tour, pour assurer les destinées de la glyptique. L’entreprise est
attrayante : nul doute qu’elle ne tente de fervents zélateurs. C’est aux amis de la
médaille, unis pour l’action, qu’il appartient d’entretenir, d’exalter, d’élargir la
belle lloraison d’aujourd’hui.
RAOUL s E R T A T