LES DESSINS FRANÇAIS
DU
MARQUIS DE GHENNEVIÈRES
Le marquis de Chennevières est le dernier représentant parmi
nous du vaillant petit groupe qui, vers le milieu de ce siècle, ne put
se résigner à ne connaître l’histoire de l’art français qu’à l’aide des
catalogues imparfaits de Florent Lecomte, des doctes parallèles de
Roger de Piles, des dialogues académiques de Félibien, des anecdotes
suspectes ramassées par Descamps, ou même du dictionnaire, déjà
plus critique, de l’abbé de Fontenay, et qui, à l’exemple et sur les
traces du comte Léon de Laborde, entreprit de remonter aux sources
à peu près inexplorées où dormait la vérité. L’heure, sinon l’opinion
publique, était favorable à cette tentative. L’idée, pourtant si simple,
de puiser aux actes de l’état-civil des dates irréfutables était neuve
alors. Les registres qui les renfermaient s’alignaient, presque par-
tout intacts et complets, dans les combles des préfectures ou daus les
armoires des sacristies; et si les dépôts publics étaient inaccessibles,
ou peu s’eu faut, aux travailleurs sérieux, les quais et les étalages
DU
MARQUIS DE GHENNEVIÈRES
Le marquis de Chennevières est le dernier représentant parmi
nous du vaillant petit groupe qui, vers le milieu de ce siècle, ne put
se résigner à ne connaître l’histoire de l’art français qu’à l’aide des
catalogues imparfaits de Florent Lecomte, des doctes parallèles de
Roger de Piles, des dialogues académiques de Félibien, des anecdotes
suspectes ramassées par Descamps, ou même du dictionnaire, déjà
plus critique, de l’abbé de Fontenay, et qui, à l’exemple et sur les
traces du comte Léon de Laborde, entreprit de remonter aux sources
à peu près inexplorées où dormait la vérité. L’heure, sinon l’opinion
publique, était favorable à cette tentative. L’idée, pourtant si simple,
de puiser aux actes de l’état-civil des dates irréfutables était neuve
alors. Les registres qui les renfermaient s’alignaient, presque par-
tout intacts et complets, dans les combles des préfectures ou daus les
armoires des sacristies; et si les dépôts publics étaient inaccessibles,
ou peu s’eu faut, aux travailleurs sérieux, les quais et les étalages