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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 20.1898

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Reinach, Salomon: Aphrodite et Adonis: groupe en marbre du Musée de Sofia
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https://doi.org/10.11588/diglit.24684#0123

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APHRODITE ET ADONIS

109

ront, en attendant, M. Dobrùsky de leur avoir offert la primeur du
groupe d’Odessos ; quanta moi, je ne puis que renouveler ici l’ex-
pression de la gratitude que je dois à cet obligeant archéologue.

I

Le groupe dont nous allons parler est en marbre blanc ; il n’a
que 0n'43 de hauteur, sans compter la base qui est moderne. On
remarque aux deux pieds de la figure de gauche quelques restau-
rations en plâtre. La tête du petit Eros et le bras droit de l’éphèbe
n’ont pas été retrouvés ; tout le reste est d’une conser-
vation, d’une fraîcheur d’épiderme presque parfaite.

La photographie du revers, que nous a communiquée
M. Dobrùsky, montre qu’il était modelé très sommaire-
ment. C’est donc que le groupe était destiné à être placé
dans une niche ou contre une paroi. On connaît déjà un
assez grand nombre de groupes en marbre, hauts d’envi-
ron 0"’50, qui devaient jouer ainsi, dans les maisons anti-
ques, le rôle décoratif qui est plutôt réservé chez nous
aux porcelaines et aux réductions en bronze. Autrefois, ephèbe
on croyait que les pelils marbres d’un pied et demi de DE STEPHAN0S
haut dataient tous de l’époque impériale; mais l’on a ^ "tomoT'"'
aujourd’hui de bonnes raisons de penser que la mode en
remonte à l’époque héllénistique ou alexandrine. C’est alors, comme
l’a montré récemment M. Furtwaengler, qu’on voit paraître et se
développer le goût des copies de grandes sculptures, exécutées sou-
vent entrés petites dimensions et plutôt en marbre qu’en bronze'.
Mais les originaux que reproduisent les copistes ne sont pas seule-
ment des chefs-d’œuvre classiques du v° et du ivc siècle av. J.-C. Cha-
cun de ces chefs-d’œuvre était devenu, pour ainsi dire, le point de
départ d’une lignée d’œuvres analogues, accommodées, par des modi-
fications de technique et de style, au goût des siècles suivants. Les
artistes anciens combinaient et compilaient avec la même désin-
volture que les peintres italiens du xve siècle. Ainsi naquirent
des monuments de sculpture, réunion ou rénovation de motifs
classiques plus ou moins altérés, qui furent imités à leur tour par
les auteurs des petits marbres d’appartement ou des ex-voto. On sait
depuis longtemps, par exemple, que plusieurs artistes de l’époque 1

1. A. Furtwaengler, Ueber Statuenkopien im Alterthum. Munich, 1896.
 
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