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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dans le modelé des corps d’enfants qui se jouent sur le fond bleu de
la bordure, accompagnés d'arabes-
ques d’or et de feuillages argentés.
Sur les murailles, on remarque
des figures symbolisant, en très
mince relief, les Saisons. Les pan-
neaux, étroits et hauts, sont cou-
verts des attributs consacrés ; des
groupes d’Amours occupés aux tra-
vaux du Printemps, de l’Eté, de
l’Automne et de l’Hiver, remplissent
des médaillons de teintes délicates
et variées. D’autres petits Amours
volent çà et là ; des bouquets et des
guirlandes de fleurs retombent de
vases en jaspe et en lapis, des ber-
gères confient la garde de leur cha-
peau aux colombes dont les bandes
ailées animent les panneaux des
volets; et toutes ces fantaisies exu-
bérantes, toutes ces couleurs dia-
prées, toutes ces teintes d’argent et
d’or luisants sont imprégnées de
cette nuance d’un lilas rose amorti
qui est aussi la dominante à Fon-
tainebleau, dans le boudoir de la
reine.
11 n’est pas jusqu’à cette ab-
surde et baroque rangée d’appliques,
peintes par La Rottière en trompe-
l’œil, avec leurs fausses bougies,
tout autour du boudoir et à mi-hau-
teur des parois -— sans doute pour
atténuer l’impression de la hauteur
de la pièce, — qui ne soit bientôt
oubliée dans l’aspect général de fée-
rique élégance offert par l’ensemble,
et la précision, l’adresse dépensées
à traiter chaque détail, le fini ma-
gistral de l’ornementation entière,
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dans le modelé des corps d’enfants qui se jouent sur le fond bleu de
la bordure, accompagnés d'arabes-
ques d’or et de feuillages argentés.
Sur les murailles, on remarque
des figures symbolisant, en très
mince relief, les Saisons. Les pan-
neaux, étroits et hauts, sont cou-
verts des attributs consacrés ; des
groupes d’Amours occupés aux tra-
vaux du Printemps, de l’Eté, de
l’Automne et de l’Hiver, remplissent
des médaillons de teintes délicates
et variées. D’autres petits Amours
volent çà et là ; des bouquets et des
guirlandes de fleurs retombent de
vases en jaspe et en lapis, des ber-
gères confient la garde de leur cha-
peau aux colombes dont les bandes
ailées animent les panneaux des
volets; et toutes ces fantaisies exu-
bérantes, toutes ces couleurs dia-
prées, toutes ces teintes d’argent et
d’or luisants sont imprégnées de
cette nuance d’un lilas rose amorti
qui est aussi la dominante à Fon-
tainebleau, dans le boudoir de la
reine.
11 n’est pas jusqu’à cette ab-
surde et baroque rangée d’appliques,
peintes par La Rottière en trompe-
l’œil, avec leurs fausses bougies,
tout autour du boudoir et à mi-hau-
teur des parois -— sans doute pour
atténuer l’impression de la hauteur
de la pièce, — qui ne soit bientôt
oubliée dans l’aspect général de fée-
rique élégance offert par l’ensemble,
et la précision, l’adresse dépensées
à traiter chaque détail, le fini ma-
gistral de l’ornementation entière,