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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 20.1898

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Weisbach, Werner: Exposition d'objets d'art du Moyen Âge et de la Renaissance à Berlin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24684#0188

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

en haut, sur la guirlande, jouent de petits anges. Ce dessin est signé du mono-
gramme de Hans Leu, peintre de Zurich, et daté de 1514. A mon avis, c’est cet
artiste qui a peut-être exécuté les quatre tableaux appartenant à M. de Kauf-
mann. Nous y trouvons les mêmes colonnes bizarres toutes couvertes de plantes
grimpantes, qui en dissimulent presque complètement la forme. Partout nous ren-
controns dans cette œuvre le même jeu folâtre des anges. Les draperies avec leurs
plis profonds sont traitées de la même manière. Un autre tableau de Leu, au musée
de Bâle, daté de l’an 1515, Saint Jérôme sc macérant nous montre d’autres ana-
logies : le type du saint rappelle beaucoup celui de Joachim dans la Visitation de
M. de Kaufmann; le paysage y est conçu dans le même goût que dans le dessin;
et tel encore il apparaît dans les fonds des quatre tableaux de l’exposition.
Toutes ces raisons me semblent prouver que ces scènes de la vie de la Vierge sont
bien l’œuvre de Hans Leu.

M. Weisbach a tiré de sa collection un dessin et une gravure sur bois d’un
très grand intérêt : le premier, deux Portraits d’hommes, provient de la collection
Holford ; il est de la main d’Albert Durer et faisait partie du carnet d’esquisses
du voyage néerlandais. L’estampe Saint Georges tuant le dragon, datée de 1508,
imprimée en deux planches noir et or, est évidemment une pièce unique.

La sculpture allemande est représentée par des statues en bois, une Èvc et
d’autres bronzes de l’atelier de Peter Vischer, et par quelques plaquettes et
médailles.

Parmi les objets d’art industriel allemands, on retrouve le précieux calice
roman doré et rehaussé de pierreries, dont le grand-électeur lit présent à
l’église Saint-Nicolas de Berlin, en 1642; les deux célèbres coupes du Château
impérial, qui sont, l’une l'œuvre de Wenczei Jamnitzer, et l’autre celle de Hans
Petzold; et quatre vitraux peints par Hans Baldung, qui furent acquis à la vente
de la collection Douglas par le Kaiser-Friedrich-Museums-Verein.

C’est à la collection Hainauer enfin qu’il faut demander quelques beaux spé-
cimens de l’art français : des émaux de Limoges de l’école des Pénicaud ; des
statuettes de Madones en ivoire ; une armoire et deux chaises richement sculp-
tées de la seconde moitié du xvie siècle. D’autres collectionneurs ont encore fourni
de beaux émaux peints de Limoges du xviu siècle.

Il est malheureusement impossible de citer tous les objets dignes d’atten-
tion ; seul le catalogue, très consciencieusement rédigé, peut évoquer la richesse
de cette exposition où l’on compte près de mille numéros. La Société qui l’orga-
nisa en perpétuera d’ailleurs le souvenir par le moyen d’une belle publication
illustrée.

L’exposition a montré qu’il y a à Berlin une quantité d’objets d’art de l’époque
de la Renaissance qui, réunis par des connaisseurs expérimentés, forment un
très bel ensemble et sont du plus grand intérêt pour l’amateur et le critique
d’art. Si un tel résultat put être atteint, il est de toute justice d’en rendre hom-
mage à M. Bode qui, assisté par M. Stettiner, a par ses efforts assuré le succès
de cette entreprise.

wernëh weisbach
 
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