CORRESPONDANCE D'AUTRICHE
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unes de leurs meilleures œuvres : M. Cari Pippich retrace des épisodes de la cam-
pagne de Bosnie (1878) ; M. Franz Thiele apporte un projet de mosaïque d’un
caractère antique point désagréable ; M. Clemens von Pausinger réussit à souhait
un portrait de jeune femme en noir, à la fois de très beau style et pétillant d’es-
prit et de malice, certainement le meilleur portrait autrichien du Künstlerhaus,
malgré l’attraction exercée sur le public par ceux de M. Léopold Horowitz, re-
présentant le comte Charles Lanckoronsky et une jeune fille en rouge. Mme Ber-
tha de Tarnoczy a mis habilement en scène, dans un élégant pastel, un joli
ESQUISSE POUR CS MONUMENT COMMÉMORATIF, PAR M. P. VAN DER STAPPEN
(Exposition de la Sécession, Vienne.)
motif des environs de Dachau ; M. Max Suppantchich se montre coloriste vigou-
reux avec un pittoresque motif de petite ville et de ruines dans des rochers qui,
incendiées par le soleil couchant, se reflètent dans le Danube ; il se montre des-
sinateur non moins sincère et chercheur dans un très simple nocturne aux deux
crayons et à la gouache sur papier bleu, une allée de cyprès séculaires dont
quelques étoiles arrivent à peine à percer les sombres faîtes, composition qui
dégage une salubre impression de paganisme ou plutôt de panthéisme sacré.
Jamais M. Ribarz n’a été si heureux, si varié, que dans ses deux tableautins,
d'un caractère absolument différent : un paysage gris et vert poudreux de
Deutsch Altenburg, et un plantureux et coloré abord de village normand : c'est,
dans deux cadres étroits, tout le contraste qui existe entre la campagne autri-
chienne — il faudrait presque dire déjà hongroise — et le paysage français syn-
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unes de leurs meilleures œuvres : M. Cari Pippich retrace des épisodes de la cam-
pagne de Bosnie (1878) ; M. Franz Thiele apporte un projet de mosaïque d’un
caractère antique point désagréable ; M. Clemens von Pausinger réussit à souhait
un portrait de jeune femme en noir, à la fois de très beau style et pétillant d’es-
prit et de malice, certainement le meilleur portrait autrichien du Künstlerhaus,
malgré l’attraction exercée sur le public par ceux de M. Léopold Horowitz, re-
présentant le comte Charles Lanckoronsky et une jeune fille en rouge. Mme Ber-
tha de Tarnoczy a mis habilement en scène, dans un élégant pastel, un joli
ESQUISSE POUR CS MONUMENT COMMÉMORATIF, PAR M. P. VAN DER STAPPEN
(Exposition de la Sécession, Vienne.)
motif des environs de Dachau ; M. Max Suppantchich se montre coloriste vigou-
reux avec un pittoresque motif de petite ville et de ruines dans des rochers qui,
incendiées par le soleil couchant, se reflètent dans le Danube ; il se montre des-
sinateur non moins sincère et chercheur dans un très simple nocturne aux deux
crayons et à la gouache sur papier bleu, une allée de cyprès séculaires dont
quelques étoiles arrivent à peine à percer les sombres faîtes, composition qui
dégage une salubre impression de paganisme ou plutôt de panthéisme sacré.
Jamais M. Ribarz n’a été si heureux, si varié, que dans ses deux tableautins,
d'un caractère absolument différent : un paysage gris et vert poudreux de
Deutsch Altenburg, et un plantureux et coloré abord de village normand : c'est,
dans deux cadres étroits, tout le contraste qui existe entre la campagne autri-
chienne — il faudrait presque dire déjà hongroise — et le paysage français syn-