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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 20.1898

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Nr. 4
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Frizzoni, Gustavo: Exposition de maîtres de l'École Lombarde à Londres, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24684#0326

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294

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

lités et donna naissance à des œuvres qui occupent un des rangs
les plus élevés dans l’histoire de l’art en Italie, grâce à leurs attraits
tout spéciaux et aujourd’hui si hautement et si universellement
appréciés. On pourrait presque dire, en effet, que ce qu'il y a de
vigoureux et de sévère dans l’école milanaise prend son origine
dans les écoles de Padoue et de Venise, et ce qu’elle a d’aimable et
d’élégant, au contraire, dans le grand Léonard, vrai créateur de
l’expression de la grâce spirituelle et corporelle en ce qu’elle a de
plus raffiné chez la créature humaine.

Il ne s’agit, en réalité, que d’une période assez limitée, renfermée
à peu près dans les cent ans contenus entre la moitié du xv° et la
moitié du xvic siècle; car, d’une part, on ne saurait constater plus
tôt l’existence d’un art lombard de caractère bien marqué dans la
peinture, et, d’autre part, après la mort de Gaudenzio Ferrari, en 1546,
il ne reste déjà plus que de faibles reflets de cet art exquis, qui va se
perdant peu à peu —comme ailleurs, du reste, —dans un éclectisme
et une convention plus ou moins superficielles.

Tandis que la sculpture, dans la première moitié du xv° siècle,
conserve l’aspect lourd et peu varié qui lui avait été imposé dès le
siècle précédent par les maîtres de Gampione, la peinture accuse des
procédés assez médiocres et assez incertains, qui ne sont en rien
comparables à ceux que les artistes appliquaient en Toscane au
temps des Lippi et des Angelico, ou même avec les édifiants efforts
d’artistes tels que le vieux Bellini et Pisanello dans les États véni-
tiens. Tout au plus aurait-on à constater une certaine influence
subie par les peintres milanais et provenant tant de la présence de
Masolino de Panicale, appelé par son patron, le cardinal Branda,
à Castiglione d’Olona, que de leur contact avec le génie pénétrant
de Pisanello, le grand médailleur véronais, chargé par les Visconti
d’exécuter des peintures considérables dans leur château de Pavie.
En ce qui concerne Masolino, on pressent, pour ainsi dire, son
voisinage en contemplant les singulières fresques représentant des
jeux qui décorent une chambre dans l’ancien palais Borromée, à
Milan. Le goût et les aspirations de Pisanello se retrouvent, d’autre
part, dans quelques peintures et dans bien des dessins de l’école
milanaise de cette époque, documents où l’étude des animaux,
fort soignée et effectuée d’après nature, joue toujours un grand
rôle.

Un petit tableau du musée de Bergame, signé du nom de
Vincenzo Foppa (civis brixiensis) et daté de 1456, peut être regardé
 
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