Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 20.1898

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Müntz, Eugène: Les dernières années de Léonard de Vinci
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24684#0410

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
372

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

(quelque chose comme 30.000 francs de notre monnaie) à l’hospice
de « Santa Maria Nnova ». De cette somme, il retira 450 florins en
différentes fois, du 24 avril 1500 au 20 mai 1506

Seize ou dix-sept années s’étaient écoulées depuis que Léonard
avait quitté sa patrie : dans l’intervalle, la prospérité publique non
moins que l’art avaient reçu de graves atteintes. A la place des opu-
lents banquiers d’autrefois, on ne voyait plus que marchands en
faillite. Il y avait tout autant de trouble dans les esprits que dans
les fortunes. Malgré le châtiment infligé à Savonarole, le mysticisme
continuait à sévir sur les Florentins, et en particulier sur le monde
des artistes : nous le savons par l'exemple de Botticelli, de Lorenzo
di Gredi, de Fra Bartolommeo, des délia Robbia. Le 14 avril 1500,
à la nouvelle de la prise, de Ludovic le More, le gouvernement,
dans l’excès de sa joie, lit placer devant la porte du Palais vieux un
crucifix fort beau, comme pour rappeler que Florence s’élait donné
pour roi le Christ. A quelques jours de là, on promena proccssion-
nellement la fameuse Madone de l’Impruneta 1 2.

Dans le domaine de l’art, les plus éminents d’entre les contem-
porains du Vinci, Verrocchio, Pollajuolo, Ghirlandajo, avaient dis-
paru; Botticelli, fatigué, vieilli, se survivait en quelque sorte;
Filippino Lippi, quoique dans toute la force de l’âge, n’avait ajouté
aucune note nouvelle à ses œuvres antérieures.

D'autres, tels que Lorenzo di Gredi et Piero di Cosimo (1462-
1521)3, ne demandaient pas mieux que de s’enrôler sous la bannière
de leur concitoyen, revenu de Milan après y avoir fondé une école
florissante. Il en était de même d’Andrea del Sarto (1486-1531), qui
lui prit la douceur de son coloris, la suavité de ses types.

Par contre, des acteurs nouveaux avaient surgi et, parmi eux,
tout d’abord Michel-Ange, accepté dès lors, malgré sa jeunesse (il ne
comptait que vingt-cinq ans), comme le chef incontesté de l’école
florentine.

Le Pérugin, qui faisait la navette entre Pérouse et Florence,
avait, de son côté, arboré le drapeau d'un art mystique et recueilli
dans les expressions autant que nourri et chaud dans le coloris.
Cet ancien condisciple de Léonard était, à ce moment, le peintre le

1. Uzielli, Ricerche intorno a Leonardo da Vinci; lro édit., t. I, p. 164-163 ;
2° édit., t. I, p. 609-610.

2. Voy. le Diario de Landucci, éd. del Badia, p. 208, 209.

3. Léonard prononce, mais sans y ajouter le moindre commentaire, le nom
de Piero di Cosimo (Iiichter, t. Il, p. 437).
 
Annotationen