COURRIER DE L’ART ANTIQUE
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molle paraît avoir fourni la preuve qu’elles n’ont jamais existé’. Pausanias croit
évidemment décrire un temple construit, vers SIS avant Jésus-Christ, par la puis-
sante famille des Alcméonides, à la place du vieux temple brûlé en 548. Or, le
temple des Alcméonides fut détruit à son tour, par un tremblement de terre,
vers 370; on en construisit un troisième, qui devait être achevé en 330. C’est ce
dernier temple q.ue Pausanias a pu voir, et celui-là seulement. Mais il y signale,
l’a U1U GE DE DELPHES
dans les frontons, des statues dues à des artistes athéniens du ve siècle; com-
ment ne pas craindre, dès lors, qu’au lieu de décrire ce qu’il voyait, il n’ait fait
que copier, en cet endroit de son ouvrage, des renseignements empruntés à un
écrivain bien antérieur? Il est certain, aujourd’hui, que les frontons du temple
de 330 étaient vides; d’autre part, M. Homolle pense avoir découvert des frag-
ments des statues qui décoraient les frontons du temple édifié vers 515. Mais on
éprouve toujours quelque embarras, quelque inquiétude même, à mettre sur le
1.. Voir Bulletin de Correspondance hellénique, 1896, p. 641 et suiv., 677etsuiv., 702
et suiv.
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molle paraît avoir fourni la preuve qu’elles n’ont jamais existé’. Pausanias croit
évidemment décrire un temple construit, vers SIS avant Jésus-Christ, par la puis-
sante famille des Alcméonides, à la place du vieux temple brûlé en 548. Or, le
temple des Alcméonides fut détruit à son tour, par un tremblement de terre,
vers 370; on en construisit un troisième, qui devait être achevé en 330. C’est ce
dernier temple q.ue Pausanias a pu voir, et celui-là seulement. Mais il y signale,
l’a U1U GE DE DELPHES
dans les frontons, des statues dues à des artistes athéniens du ve siècle; com-
ment ne pas craindre, dès lors, qu’au lieu de décrire ce qu’il voyait, il n’ait fait
que copier, en cet endroit de son ouvrage, des renseignements empruntés à un
écrivain bien antérieur? Il est certain, aujourd’hui, que les frontons du temple
de 330 étaient vides; d’autre part, M. Homolle pense avoir découvert des frag-
ments des statues qui décoraient les frontons du temple édifié vers 515. Mais on
éprouve toujours quelque embarras, quelque inquiétude même, à mettre sur le
1.. Voir Bulletin de Correspondance hellénique, 1896, p. 641 et suiv., 677etsuiv., 702
et suiv.