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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
que nous connaissons de Jacquet, mais le costume est à peu près le
même que celui du bas-relief du Louvre, et la tête enfin se rattache
assez bien à ce genre de figures dont nous venons d’examiner quel-
ques types. Il est difficile cependant de rien affirmer; mais, à coup
sûr, l’inventaire du château de Pau ne promet guère de donner la
solution juste lorsqu’il attribue ce monument à Germain Pilon, et
encore moins lorsqu’il prétend que cette soi-disant œuvre de Ger-
main Pilon, mort en 1590, est une reproduction de la statue de
l’hôtel de ville de Paris, laquelle fut exécutée par Pierre Biard, et
cela dix-sept ans après la mort de Pilon.
Nous avons cité plus haut le nom de Barthélemy Tremblay,
qui, entre 1597 et 1(510, figure assez souvent sur les comptes parmi
les sculpteurs du roi, à côté de Prieur, de Biard et des Jacquet.
Mais nous n’avons presque rien à attribuer avec certitude à cet
artiste, et nous ignorerions même complètement sa manière, si un
très beau buste en bronze, conservé aujourd’hui dans les collections
de Mme Edouard André, ne portait, sur un cartouche fondu avec le
piédestal, l’inscription suivante :
Voicy l'invinsible monarque
Soubz qui l’univers a tremblé
Et qui revît malgré la Parque
En cest ouvrage de Tramblé.
Quelle en est l’origine ? nous l’ignorons. On peut supposer,
d’après l’inscription, que ce fut une sorte de buste officiel, exécuté
après la mort du roi et dont on multiplia peut-être, suivant les
besoins, les répliques et les copies.
Parmi celles-ci, on conserve au musée du Louvre un buste en
marbre fort célèbre et répandu à l’infini par le moulage, qui repro-
duit assez fidèlement l’original de Mme André L Les mêmes détails s’y
retrouvent à peu près, sauf ceux dont le marbre ne pouvait rendre la
finesse et l’élégance ; mais le travail en est tellement différent, tellement
inférieur, que l’on a peine à y reconnaître la même main d’artiste.
C’est peut-être aussi une de ces répliques ou copies contem-
poraines, que nous offre un buste en bronze conservé dans les col-
lections royales de Windsor et publié récemment par M. Frederick
1. Ce buste devait provenir de la salle des Antiques au Louvre. Il passa chez
Lenoir, puis revint au Musée du roi. Cf. Courajod, Al. Lenoir, I, 188. C’est le
n° 273 du Catalogue sommaire des sculptures modernes.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
que nous connaissons de Jacquet, mais le costume est à peu près le
même que celui du bas-relief du Louvre, et la tête enfin se rattache
assez bien à ce genre de figures dont nous venons d’examiner quel-
ques types. Il est difficile cependant de rien affirmer; mais, à coup
sûr, l’inventaire du château de Pau ne promet guère de donner la
solution juste lorsqu’il attribue ce monument à Germain Pilon, et
encore moins lorsqu’il prétend que cette soi-disant œuvre de Ger-
main Pilon, mort en 1590, est une reproduction de la statue de
l’hôtel de ville de Paris, laquelle fut exécutée par Pierre Biard, et
cela dix-sept ans après la mort de Pilon.
Nous avons cité plus haut le nom de Barthélemy Tremblay,
qui, entre 1597 et 1(510, figure assez souvent sur les comptes parmi
les sculpteurs du roi, à côté de Prieur, de Biard et des Jacquet.
Mais nous n’avons presque rien à attribuer avec certitude à cet
artiste, et nous ignorerions même complètement sa manière, si un
très beau buste en bronze, conservé aujourd’hui dans les collections
de Mme Edouard André, ne portait, sur un cartouche fondu avec le
piédestal, l’inscription suivante :
Voicy l'invinsible monarque
Soubz qui l’univers a tremblé
Et qui revît malgré la Parque
En cest ouvrage de Tramblé.
Quelle en est l’origine ? nous l’ignorons. On peut supposer,
d’après l’inscription, que ce fut une sorte de buste officiel, exécuté
après la mort du roi et dont on multiplia peut-être, suivant les
besoins, les répliques et les copies.
Parmi celles-ci, on conserve au musée du Louvre un buste en
marbre fort célèbre et répandu à l’infini par le moulage, qui repro-
duit assez fidèlement l’original de Mme André L Les mêmes détails s’y
retrouvent à peu près, sauf ceux dont le marbre ne pouvait rendre la
finesse et l’élégance ; mais le travail en est tellement différent, tellement
inférieur, que l’on a peine à y reconnaître la même main d’artiste.
C’est peut-être aussi une de ces répliques ou copies contem-
poraines, que nous offre un buste en bronze conservé dans les col-
lections royales de Windsor et publié récemment par M. Frederick
1. Ce buste devait provenir de la salle des Antiques au Louvre. Il passa chez
Lenoir, puis revint au Musée du roi. Cf. Courajod, Al. Lenoir, I, 188. C’est le
n° 273 du Catalogue sommaire des sculptures modernes.