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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Castiglione d’Olona, exécutées en 1425, les plus étroites relations
avec l'origine commune à laquelle se rattache également Fra
Angelico1, nous pourrons alors regarder comme des témoignages
extrêmement importants deux tableaux de la collection A. de Montor,
qui sont attribués à ce Starnina, car ils portent l’empreinte de la
même conception artistique que les créations indiscutées signées
« Masolinus de Florentia ».
L’une de ces compositions représente, dans un cassone (pl. 39),
le Mariage de la Vierge tout à fait de la même façon, quoique en
largeur, que le fragment de voûte de Castiglione dans son étroit
format en hauteur : ce sont les mêmes ligures élancées, flexibles,
légères comme des sylphes, les mêmes petites têtes aimables mais
sans grand caractère, les mêmes draperies glissantes, disposées à la
façon de Ghiberli. Le second tableau (pl. 40, partie supérieure), qui
doit avoir servi de modèle au Baptême du Christ de Masolino, qu’on
voit encore au Baptistère de Castiglione d’Olona, rappelle aussi d’une
façon frappante le bas-relief de Ghiberti au Baptistère de Sienne.
Un troisième artiste, qui pourrait appartenir à l’entourage de
Masolino et de Fra Angelico, ou bien encore à l’école de Starnina,
serait Dello Delli, l’ami de Paolo Uccello. Il doit avoir partagé,
lui aussi, les vues artistiques de Ghiberti pendant l’exécution par
ce dernier delà première porte de bronze du baptistère de Florence.
Son séjour dans la Haute-Italie se reflète, à ce qu’il semble, dans les
peintures de cassoni de la collection de Montor (pl. 41), où sont
représentés des jeux de société — comme à la casa Borromeo, à
Milan — et l’histoire de Judith. Le tableau de forme ronde où est
représenté le Triomphe de la Renommée (pl. 20), et qui est donné à
Giotto, pourrait être ou de Dello ou de Paolo Uccello. Par contre, les
Cortèges de triomphe (pl. 43) ont plus de rapports communs avec les
cassoni du palais Torrigiani à Florence, représentant des épisodes
de la vie de David, que l’on a baptisés du nom de Pesellino 2.
Il faut placer non loin de ce groupe un desca da parto (plat
d’honneur offert à l’occasion d’une naissance) (pl. 48), de forme
1. V. Sclimarsow, Masaccio-Studicn. I : Castiglione d’Olona und die Malereien
des Masolino. Cassel, 4895, oii les peintures des voûtes sont reproduites pour la
première fois d’après des photographies.
2. Au contraire, les cassoni attribués à Pesellino, où sont des épisodes de la
vie de Joseph (pl. SI et 82), avec des armes portant trois cors et qui sont celles de
la maison Guicciardini, sont seulement des œuvres postérieures, appartenant à
l’école de Filippino Lippi.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Castiglione d’Olona, exécutées en 1425, les plus étroites relations
avec l'origine commune à laquelle se rattache également Fra
Angelico1, nous pourrons alors regarder comme des témoignages
extrêmement importants deux tableaux de la collection A. de Montor,
qui sont attribués à ce Starnina, car ils portent l’empreinte de la
même conception artistique que les créations indiscutées signées
« Masolinus de Florentia ».
L’une de ces compositions représente, dans un cassone (pl. 39),
le Mariage de la Vierge tout à fait de la même façon, quoique en
largeur, que le fragment de voûte de Castiglione dans son étroit
format en hauteur : ce sont les mêmes ligures élancées, flexibles,
légères comme des sylphes, les mêmes petites têtes aimables mais
sans grand caractère, les mêmes draperies glissantes, disposées à la
façon de Ghiberli. Le second tableau (pl. 40, partie supérieure), qui
doit avoir servi de modèle au Baptême du Christ de Masolino, qu’on
voit encore au Baptistère de Castiglione d’Olona, rappelle aussi d’une
façon frappante le bas-relief de Ghiberti au Baptistère de Sienne.
Un troisième artiste, qui pourrait appartenir à l’entourage de
Masolino et de Fra Angelico, ou bien encore à l’école de Starnina,
serait Dello Delli, l’ami de Paolo Uccello. Il doit avoir partagé,
lui aussi, les vues artistiques de Ghiberti pendant l’exécution par
ce dernier delà première porte de bronze du baptistère de Florence.
Son séjour dans la Haute-Italie se reflète, à ce qu’il semble, dans les
peintures de cassoni de la collection de Montor (pl. 41), où sont
représentés des jeux de société — comme à la casa Borromeo, à
Milan — et l’histoire de Judith. Le tableau de forme ronde où est
représenté le Triomphe de la Renommée (pl. 20), et qui est donné à
Giotto, pourrait être ou de Dello ou de Paolo Uccello. Par contre, les
Cortèges de triomphe (pl. 43) ont plus de rapports communs avec les
cassoni du palais Torrigiani à Florence, représentant des épisodes
de la vie de David, que l’on a baptisés du nom de Pesellino 2.
Il faut placer non loin de ce groupe un desca da parto (plat
d’honneur offert à l’occasion d’une naissance) (pl. 48), de forme
1. V. Sclimarsow, Masaccio-Studicn. I : Castiglione d’Olona und die Malereien
des Masolino. Cassel, 4895, oii les peintures des voûtes sont reproduites pour la
première fois d’après des photographies.
2. Au contraire, les cassoni attribués à Pesellino, où sont des épisodes de la
vie de Joseph (pl. SI et 82), avec des armes portant trois cors et qui sont celles de
la maison Guicciardini, sont seulement des œuvres postérieures, appartenant à
l’école de Filippino Lippi.