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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 20.1898

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Nr. 6
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Maindron, Maurice: Une page sur les arts décoratifs de l'Inde, 1: la céramique et les émaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.24684#0566

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

est composé des mômes substances, mais le sel ammoniac est rémplaé
par du sable siliceux.

Les sikkas ou oxydes de plomb, sont au nombre de quatre. Le sikka
safed est un oxyde blanc obtenu en faisant réduire du plomb, mélangé
à de l'étain, jusqu’à la moitié de son poids. C’est lui qui sert de base
aux émaux gris, bleus et verts. Le sikka zard se fait de même, mais
le mélange estréduità un quart de son poids; il est la base des jaunes.
Le sikka sharbati est une litharge; on l’obtient en réduisant du zinc
et de l’étain. Le sikka bal est un oxyde rouge qui s’obtient en fondant
le plomb jusqu’au rouge.

Les enduits vitreux ou vernis blancs se font avec un kanchi
et du sikka safed fondus ensemble avec addition de borax et de sal-
pêtre ; puis la masse brûlante est jetée dans l’eau froide où elle se
brise en éclats. C’est sous cette dernière forme qu’on l’emploie. Les
bleus s’obtiennent par un mélange de cuivre ou de manganèse.

Des écoles d’art fondées en ces dernières années par les Anglais
sont sortis d’assez beaux produits, notamment de celle de Djeypour où
l’on s’est efforcé de copier les poteries vernissées du Sind. C'est sous
la direction et par l’initiative d’un natif, le Babou Opendro Nath Sen,
que les procédés ont été améliorés, notamment pour la poterie dure.

Les poteries de ce genre sont faites dans des moules et enduites
de feldspath et d’amidon, puis séchées au four. Après quoi on les
peint, puis on les revêt d’un enduit vitreux transparent, on les ex-
pose au soleil, et entin on les chauffe dans le four pendant six heures.
Les deux couleurs les plus employées sont le bleu et le vert. La pre-
mière s’obtient par l’oxyde de cobalt, la seconde par l’oxyde de cuivre*.

Tels sont les procédés les plus usuels chez les céramistes hin-
dous, dont on ne saurait trop louer la technique et les œuvres. Ajou-
tons, en terminant, que les dessins qu’ils reproduisent depuis des
siècles sur leurs vases et leurs plats sont la répétition, souvent la
plus exacte, de ceux qui couvrent les faïences persanes. Les écoles
d’art anglaises ont poussé leurs élèves dans la voie archéologique.
C’est ainsi qu’à Bombay ces jeunes artistes peignent sur leurs pote-
ries des scènes empruntées aux fresques classiques d’Ajunta,
quand ils feraient mieux de s’inspirer de véritables ornements plus
conformes à l’esprit même de l’art céramique.

MAURICE MAINDRON

(La suite prochainement.)

1. Birwood, Industrial Arts, II, p. 161.
 
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