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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 4
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Dilke, Emilia Francis Strong: Jean-François de Troy et sa rivalité avec François le Moine
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0306
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JEAN-FRANÇOIS DE TROY

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gna de son admiration pour une personne à laquelle de Troy lui-
même voulait du bien et que de Troy ressentit le coup avec toute la
fougue de ses soixante-dix ans.

Le tout-puissant neveu de Mme de Pompadour décida brusque-
ment que de Troy, dont la mauvaise administration était deve-
nue un sujet de scandale1, recevrait la permission de retourner à
Paris qu'il avait déjà sollicitée sans aucun désir de la recevoir 2.
De Troy essaya trop tard de regagner sa position ; sa défaite offrait
une trop bonne occasion de se débarrasser de Natoire, lequel deve-
nait ennuyeux à Paris et fut dépêché à Rome (septembre 1751), pour
couper court à toute espèce de débats, pendant que de Troy flottait
dans l’irrésolution. « Plus M. de Troy, dit Caffieri, qui était un témoin
oculaire, avait de raison de surmonter sa passion, plus elle devint
violente en lui ; il reçut la nouvelle qu’on avait nommé à sa place et
qu’il falloit revenir en France, lorsqu’il n’était plus capable défaire
aucun effort pour la vaincre3. » Natoire arriva en novembre 1751, et,
le 21 du même mois, il écrivait à son ami Antoine Duchesne, prévôt
des Bâtiments du Roi : « Je vous diray sepandant que M. de Troy ait
absolument occupé de son départ; il a pansé laisser partir M. l’em-
bassadeur sans partir luy-même ; hélas, il et beau à son âge daitre
retenu par des beaux yeux, voilà un bonne hogure pour les directeurs
de voir que lair leurs est si favorable dans ce pays sy4. »

Le duc de Nivernais, ambassadeur de France à Rome, avait lui-
même, à ce moment, demandé l’autorisation de retourner à Paris.
Une frégate avait été envoyée pour lui de Marseille, et de Troy
reçut la permission de se joindre à la suite de l’ambassadeur. Jour
par jour, Caffieri raconte les tourments endurés par le vieillard, qui
se réjouit quand la frégate est retardée en chemin, par une série
d’accidents imprévus, et tremble quand la nouvelle fatale de l’arri-
vée à bon port lui parvient au spectacle où il est assis avec sa
maîtresse. Alors viennent huit jours d’angoisse, à l’approche du
mercredi fixé pour le départ. Le mardi soir, de Troy se plaint d’un

1. Voyez Mariette, ainsi que le Rap>port d’Abel Poisson à de Tournehem
(1750) et les lettres de Mme de Pompadour.

2. « Pendant qu’il faisait tant d’instance à la cour pour revenir en France, il
forma quelque liaison avec une dame romaine, jeune et pleine d’agrément. »
Caffieri, Mém. inéd., t. II, p. 285.

3. Mém. inéd., t. II, p. 285.

4. Charles Natoire, Correspondance, etc., communiquée par M. Duchesne aîné
et annotée par lui (Paul Mantz, Archives de l'Art français, t. II, p. 266).

xxi. — 3e PÉRIODE.

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