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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0184

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

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restreint des peintures, spécialement des portraits de van Dyck, ont été gravées,
même photographiées. Rien n’empêcherait qu’à l’occasion de ce troisième cen-
tenaire on jetât les bases d’un recueil de tous les portraits sortis du pinceau de
l’artiste, comme un pendant à l’ouvrage de M. Bode sur Rembrandt. Evidemment,
on créerait là un monument durable et une source d’informations et d’études infi-
niment précieuses. Quelque reproche qu’encoure van Dyck pour avoir trop
légèrement sacrifié à l’appât du gain et, de la sorte, amoindri ses nobles facultés,
nul ne contestera que dans ses portraits célèbres, il s’est placé au rang des plus
grands artistes. Pouvoir réunir un beau groupe de ses travaux équivaudrait à
préparer son apothéose.

Le second volume — il y en aura six — du Codex Diplomaticus Rubenianus
vient de paraître. Il est l’œuvre conjointe de feu Ch. Ruelens et de Max Rooses,
l’un et l’autre des mieux qualifiés pour un travail de cette importance. Le premier,
en effet, s’étant dévoué à la tâche, avait fait à diverses reprises des séjours en
Italie, en France, en Angleterre, pour recueillir ou collationner les lettres de
Rubens ; le second est assez connu comme auteur de l’ouvrage grandiose sur
l'œuvre du maître pour que besoin soit d’insister sur sa connaissance du sujet.

Le nouveau volume embrasse la période de 1609 au 25 juillet 1622. La pre-
mière de ces dates est celle du retour de Rubens à Anvers ; la seconde évoque le
souvenir du bruit de la mort du grand peintre, qui. causa à Paris un très vif
émoi.

On est surtout frappé, en feuilletant ce recueil, de constater la rapidité avec
laquelle, à une époque où les communications de peuple à peuple et d’individu
à individu étaient bien autrement lentes et difficiles que de nos jours, le nom de
Rubens devint célèbre.

Les lettres réunies et commentées par MM. Ruelens et Rooses n’émanent pas
exclusivement du peintre, ne lui sont non plus toujours adressées. Les éditeurs
recueillent également, dans la correspondance des amis de Rubens, l’écho des
opinions et des nouvelles touchant le maître ou se rapportant à ses actes. On y
peut constater que l’estime vouée à l’homme ne le cédait en rien à l’admiration
dont jouissait l’artiste.

Beaucoup de bruit dans la presse belge au sujet d’une prétendue détério-
ration d’un des plus précieux tableaux du Musée de l’État : le beau portrait
d'homme par Rembrandt. Gravement endommagée par un accident, la peinture
aurait été réparée secrètement, non sans garder les traces de l’opération. Cette
nouvelle, communiquée aux journaux par quelque facétieux reporter, s’est rapi-
dement propagée dans le public. Examen fait, il s’est trouvé que ce qu’on a
pris pour une déchirure réparée n’était qu’une certaine inégalité dans la trame,
défaut contemporain de la peinture, à moins qu’il ne s’agisse d’un de ces affais-
sements de la toile, que connaissent assez les amateurs. Le déplacement du por-
trait avait donné un certain relief à l’inégalité dont il s’agit : de là l’histoire qu’il
n’est besoin de démentir que pour rassurer les amis de l’art.

HENRI H YUANS
 
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