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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 4
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Saunier, Charles: Les conquêtes artistiques de la Révolution et de l'Empire et les reprises des alliés en 1815, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0364

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346

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

tableaux, ils devinrent un objet de discussion, terminé par le silence de l'empereur, ce qui
a pu faire croire à l’impératrice Joséphine que ces tableaux lui appartenaient et ce qui m'a
empêché de les comprendre dans le catalogue du musée.

Je dois prévenir qu'à l’époque même où je revendiquai ces tableaux, on me manda que
l'impératrice n’en avait reçu que trente-six au lieu de quarante-huit, ce qui me fit supposer
alors qu’une caisse avait été égarée et que ces tableaux se trouvaient perdus soit pour le
Musée, soit pour la galerie de la Malmaison.

Dans ces 36 tableaux, tous à la vérité fort beaux, on en distingue principalement
6 que leur sublimité rend importans pour le Musée.

Savoir :

3 des cinq Claude Lorrain ;

1, la Confrairie de VArquebuse, de Teniers ;

1, le Paul Potter, connu sous le nom de la Vache qui pisse ;

1, la Descente de croix, de Rembrandt L

D'après les renseignements que j'ai l'honneur de vous adresser, Monseigneur, la
décision du roi et un ordre de votre part me mettront en mesure de faire une réclamation
auprès des fondés de pouvoir des héritiers de l’impératrice.

Agréez, etc.

Dexon 2.

Aux lettres, aux réclamations de Denon, les fondés de pouvoirs de l'ex-
impératrice répondirent :

Il paraît que Sa Majesté les avait tellement considérés comme sa propriété personnelle,
qu’elle a disposé d’un assez grand nombre et qu’avec sa délicatesse très connue, elle n’eût
certainement pas pris sur elle de le faire, si il y avait pu avoir le moindre doute.

Il nous semble encore, M onsieur, qu’il suffit de rappeler qu’au moment de la sépara-
tion on exigea que l’impératrice rendit non seulement les diamants, mais encore l’argen-
terie, le mobilier et même le linge qui pouvaient être considérés comme propriété de la
Couronne, pour être convaincus que, si des tableaux avaient également pu être considérés
sous ce rapport, on eût de même exigé'la remise 3.

C’est également ce qui fut répondu aux légitimes propriétaires, lorsque en
1815 ils revendiquèrent ces mêmes tableaux :

En se présentant à la Malmaison, les commissaires hessois apprirent avec stupeur que
la collection de Joséphine, formée pour la plus grande partie des dépouilles de la galerie
de Cassel et qui comprenait la célèbre vache de Paul Potter, un Rembrandt, un grand
Teniers, quatre des plus beaux paysages de Claude Lorrain, etc., avait été cédée à l'em-
pereur Alexandre pour une somme de 940.000 francs.

Toutes les démarches que, confiants dans la justesse de leurs réclamations, ils ten-
tèrent auprès du czar, ne devaient cependant pas aboutir A

(La suite prochainement.)

CHARLES SAUNIER

t. En comprenant les douze tableaux égarés, les Claude Lorrain étaient au nombre de six. 11 y avait
cinq Rembrandt : Portrait d’homme tenant un gant, Portrait de femme ayant les mains croisées, La
Vierge et l’Enfant Jésus, Jésus chez Marie-Madeleine, et celui cité. Du Poussin : un Intérieur; de
Léonard de Vinci : V Amour maternel et une Sainie Famille; de Raphaël : une Vierge dans un paysage;
d’André del Sarte : une Sainte Famille; d’Ânnibal Carrachc : une Descente de croix; de van Dyck : un
Portrait d’homme tenant un compas. Et encore des Wouwerman, des van der Hcyden, des Dou, etc.

2. Archives Nationales, O3142t .

3. Archives Nationales, O31429.

4. Émile Michel, Ixs Musées d'Allemagne■
 
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