Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Benoît, Camille: Le triptyque d'Oultremont et Jan Mostaert, 2
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0392

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
372

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

fond représente un paysage d’après nature. Dans les airs,, on voit le
Christ assis, en juge, et le peintre tout nu, implorant le Sauveur
dans l'attitude d’un suppliant; d’un côté, un démon porte un rôle
d’accusation ; de l’autre, un ange intercède pour lui. »

N’y a-t-il pas lieu d’être frappé de la très grande concordance
des détails do celte description avec ceux du portrait d’homme, 108 A,
de Bruxelles? Dans ce dernier, le personnage représenté, âgé déjà,
bien qu’imberbe, est de trois quarts, presque de face. Ses mains sont
jointes, en effet, sur le grain d’un rosaire dont d’autres grains se
voient devant lui. Il y a bien au fond un paysage. Au-dessus de ce
paysage, d’une très line observation de nature, il y a bien, dans le
ciel, le Christ enfant sur les genoux de sa mère, et cherchant à se
dresser en s'appuyant sur sa croix1, symbole à la fois de sa puissance
et de sa miséricorde. A ses pieds, approchant dans l'attitude cl’un
suppliant, et se mouvant dans la direction de la ligne diagonale qui
va de la bouche du portrait au groupe céleste, se voit une âme nue,
ayant à sa droite une autre petite cime nue qui implore en joignant
les mains, tournée vers le Christ que la Vierge soutient et regarde
avec une tendresse inquiète, alors que tout l’essaim des autres âmes
semble faire appel, lui aussi, à l’infinie miséricorde de ce Fils.
A gauche de la première âme et au-dessous, une figure vêtue, ailée,
aux cheveux ébouriffés, paraît descendre vers la terre : elle ctcde
de la main gauche un parchemin revêtu de trois sceaux, où se lisent
les divers caractères d'une inscription qui commence ainsi : hæc est
vita... Voici cette vie..A

Et maintenant, du rapprochement de ce texte et de ce portrait,
quelles conclusions tirer? Cette peinture est-elle une œuvre de Jan
Mostaert? Est-elle son propre portrait? Il semble que chaque réponse
aille de soi. Cependant, il y aurait d’abord à discuter une question
générale, dont le développement ne peut malheureusement pas

qui n’aurait pu d'ailleurs, ainsi que le suppose un catalogue français, former
un volet au portrait d’homme, mais se rapportait à un centre d'un caractère
religieux — centre détruit ou à retrouver.

1. Cette croix figure aussi dans l’apparition à la Sibylle et à Auguste de
Y Adoration des Mages.

2. Un mot vient ensuite, plus difficile à lire, et qui pourrait être « cœli ».
Dans ce cas, cela voudrait-il dire, en sous-entendant ou supposant ensuite le
mot « indigna » dans le texte effacé ou simulé qui suit : « Voici cette vie indi-
gne du ciel », avec la liste des péchés? Ou bien, simplement : « Voici la vie du
ciel », par opposition avec celle du pécheur relatée plus bas.
 
Annotationen