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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 1
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Babelon, Ernest: Les camées antiques de la Bibliothèque Nationale, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0046

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LES CAMÉES ANTIQUES DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE 39

glyphes ; le musée de Berlin possède nn très grand vase de cristal,
taillé par Valerio Yicentini, dont la monture est attribuée à Ben-
venuto, et il suffit de parcourir la galerie d’Apollon, au musée
du Louvre, de même que les galeries des musées de Naples, de
Vienne ou de Dresde, pour juger de l'engouement dont jouissaient
les produits de la glyptique et de l’orfèvrerie gemmée aux xve et
xvie siècles.

On tentait par là de faire revivre dans la société moderne les
usages qu’on croyait avoir été ceux de l’antiquité : nous allons cons-
tater qu’on ne se trompait pas.

II

Non seulement, comme il a été dit plus haut, le scarabée avait
gardée en se propageant sur toutes les côtes méditerranéennes, le
rôle ornemental et décoratif que les Egyptiens lui avaient primitive-
ment attribué, mais il est hors de doute que les Grecs et les Etrus-
ques des ve et ive siècles, à l’imitation des Orientaux, prisaient fort
les camées et les intailles, les ornements incrustés de cabochons, les
coupes gemmées. A l’imitation des Asiatiques, quoique avec plus de
discrétion et de sobriété, ils enchâssent des gemmes sur tous leurs
objets de luxe. Les costumes officiels, aussi bien que les manteaux
dont s’affublent les histrions, les acteurs et tout individu avide
de réclame, sont étincelants de gemmes gravées ou de cabochons
qui en garnissent les bords ou sont engagés dans les mailles du
tissu. Pline a conservé le souvenir des vêtements constellés de
pierreries des joueurs de flûte Dionysodore, Nicomaque et Isménias.
Un jour, ce dernier proposa à un marchand cypriote cent statères
d’or pour une émeraude sur laquelle était gravée la nymphe Amy-
mone. En vain le vendeur scrupuleux, jugeant ce prix trop élevé,
proposa-t-il, chose rare, de le diminuer de deux pièces d’or : le mu-
sicien refusa de bénéficier de ce désintéressement et de payer la
gemme moins que son estimation première, pour ne pas paraître
déprécier la valeur du joyau. Aujourd’hui encore, le commerce des
objets d’art a parfois de ces coquetteries.

L’usage des bagues avec un petit camée ou, surtout, avec une
intaille au chaton, est répandu à ce point, chez les Grecs et les
Etrusques, que d’aucuns, parmi les raffinés, poussent l’affectation
jusqu’à porter plusieurs bagues dans chaque doigt, et le terme sin-
gulier de sphragidony char go corne tai (paresseux qui ne s’occupent
 
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