Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Tourneux, Maurice: La vie et l'œuvre de Maurice-Quentin de la Tour
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0515

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
MAURICE-QUENTIN DE LA TOUR

491

libéralement, auraient été remplacés par des copies plus ou moins
trompeuses, et M. Abel Patoux a jadis dénoncé dansI/Artf, comme
tout à fait suspects, les portraits de Louis XV, de Jean Monet et de
l’abbé Leblanc. Enfin, lorsqu’on substitua des bordures plus élé-
gantes aux misérables et précieux petits cadres de bois blanc peints
en noir où La Tour introduisait ses préparations, on fit disparaître
les indications intéressantes tracées par le peintre ou par son frère
sur une bande de papier collée à même le bois ou cachée dans le
repli du papier. Les Goncourt, en signalant cette incurie et en rap-
pelant que trois de ces noms seulement avaient été épargnés (ceux
de M. de Julienne et de Mmes Camargo et Puvigné), se demandaient
sur quelle autorité les rédacteurs du catalogue de 1856 avaient
baptisé certains dessins des noms de Mmes Boette de Saint-Léger,
Roussel, Masse1, Rougean qui n’avaient pour eux ni une mention
du testament, ni une note contemporaine.

On pourrait s’étonner encore et bien davantage que La Tour ait
conservé ainsi par devers lui tant de portraits terminés et qui
appartenaient de droit, semble-t-il, aux modèles et non à l’auteur.
Passe encore pour ceux des abbés Hubert et Leblanc, qui furent l’un
et l’autre étroitement liés avec lui ; passe encore, à la rigueur, pour
ceux de Dachery, du P. Emmanuel, de Manelli, de Monet, de ses
confrères à l’Académie Royale, Charles Parrocel, Restout, Silvestre;
mais comment expliquer la présence, dans son atelier, des portraits
du prince Xavier de Saxe, du marquis d’Argenson, de M. de La
Reynière, de Mrae de la Popelinière (longtemps confondu avec celui
de Mme Mondonville) et de son mari, du fermier général de Neuville,
du maréchal de Saxe, de Duclos, de Forbonnais? Faut-il supposer
que les tracasseries et les exigences de La Tour lassèrent certains
de ses clients et qu’ils lui abandonnèrent pour compte leurs portraits,
ainsi qu’il advint, selon la tradition, à M. de La Reynière? Faut-il
supposer, contre toute vraisemblance, qu’il en gardait des répé-

1. Le nom de Boette de Saint-Léger est cependant inscrit, d’une large écriture
du temps, en haut de cette « préparation » : c’est celui d'une dame dontChampfleury
avait retrouvé la trace à Ham, où elle vivait encore en 1793. M. Lapauze a cru
voir en Mme Masse la femme du peintre J.-B. Massé, qui ne fut jamais marié, de
même que Mme Roussel n’avait rien de commun, comme il le suppose, avec
l’auteur du Système 'physique et moral de la femme, qui mourut également céli-
bataire.

Mrae Masse était très probablement parente de La Tour et peut-être la mère
de deux cousines nommées par Jean-François de La Tour dans son testament.
 
Annotationen