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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 6
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Tourneux, Maurice: La vie et l'œuvre de Maurice-Quentin de la Tour
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0520
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MAURICE-QUENTIN DE LA TOUR

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traits, depuis la « préparation », quand elle est connue, jusqu’aux
diverses reproductions dont il a été l’objet, en le suivant à travers les
Salons du temps, les musées de la France et de l’étranger, les ventes
publiques anciennes et modernes, les expositions rétrospectives,
sans omettre ni ceux dont la trace est présentement perdue, ni ceux
dont la destruction est certaine, ni même les apocryphes1, La partie
la plus ardue de la tâche que j’esquisse sans me flatter de la voir
entreprendre serait de retrouver les portraits, plus nombreux
qu’on ne pense, qui se sont transmis de main en main dans la même
famille, et dont un hasard seul peut révéler l’existence.

C’est ainsi que Jal, dans les Additions de son Dictionnaire criti-
que(p. 1318-1319), signalait à Vernon (Eure) la présence des por-
traits du comte et de la comtesse d’Artois et celui du fermier général
Mirleau de Neuville, dont une répétition existe au musée de Saint-
Quentin. C’est ainsi encore que M. Armand Gasté a pu reconnaître
chez M. Danjon, petit-fils d’un ami de Condorcet, l'original du grand
portrait de d’Alembert dont la « préparation » appartient également
au même musée. C’est ainsi, enfin, qu’au cours d’une excursion de
l’Association Normande, M. Louis Régnier retrouva dans le grand
salon du château de Glisolles (Eure), résidence patrimoniale de
Samuel Bernard, le portrait en pied du président Gabriel Bernard de
Bieux, encore infact dans son cadre original, et celui de sa parente,
Mlle Solare de La Boissière. M. Ilardouin de Grosville, également
admis à visiter cette belle demeure, y notait en plus une copie à la
plume du portrait de Samuel Bernard par Rigaud et une autre de
Lun des portraits de La Tour par lui-même, toutes deux signées Basile
Massé et la première datée de 1750. (Ne faudrait-il pas lire plutôt
Batiste Massé, par suite d’une élision alors fréquente et conforme à
la prononciation usuelle? Ce serait en ce cas l’œuvre du miniaturiste
bien connu.)

M. Hardouin de Grosville signale encore, au château de Saint-
Vaast, un autre portrait de La Tour, celui de Renée Turgot, comtesse
d’Angerville. Combien d’autres pastels sont encore à découvrir!
M. Herbert F. Cook pourrait seul nous dire ce que les collections pri-
vées de l’Angleterre nous réservent de surprises à cet égard, et nous

1. M. Elie Fleury, directeur du Journal de Saint-Quentin, annonçait en 1894
l’intention de donner un catalogne méthodique et raisonné du musée La Tour
et il en avait esquissé le plan devant ses collègues de la Société académique.
J’ignore s’il a renoncé à ce projet; mais M. I.apauze n’a pas — tant s’en faut —
épuisé le sujet.
 
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