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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 21.1899

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Nr. 1
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Nicolle, Marcel: Le musée archéologique de Lille
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https://doi.org/10.11588/diglit.24685#0065

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

rappelant celui des ligures grecques archaïques; une série de petits
chapiteaux du xine siècle, finement traités ; enfin, deux statues d’anges
aux cheveux bouclés et d’un style bien flamand du xiv* siècle, pro-
viennent aussi du meme monument.

De la première époque romane sont encore deux fragments de
frise du xic siècle, décorés de feuilles plates et aiguës, provenant de
l’ancienne église de Saint-Pierre de Lille, aujourd’hui disparue, et
les fonts de Cousolre, monument précieux de travail tournaisien du
xie-xue siècle1. D’un modèle dont on connaît plusieurs spécimens
dans la région du Nord, ceux-ci présentent une décoration intéres-
sante, d’un caractère bien septentrional, et sur la face principale
est sculpté un curieux bas-relief : près d’une bête monstrueuse se
tiennent deux personnages, un homme et une femme aux longs
cheveux, naïve figuration d’Adam et d’Eve.

La sculpture du xme siècle est faiblement représentée, mais de
belles pièces témoignent de l’épanouissement de la sculpture flamande
aux xiv° et xve siècles. Une belle Vierge allaitant l’Enfant, d’une
naïveté charmante, est passée de l’ancienne collection Planquart au
musée; c’est un travail de marbre blanc du xive siècle. De même
époque, une ligure de moine debout, à l’expression énergique, pro-
vient de l’église des Récollets de Lille. Les statues de Vierge et
de saints sont légion ; signalons seulement une grande Vierge en
pierre, du xvc siècle, qui a conservé sous le badigeon une importante
partie de sa polychromie et de sa dorure ; plusieurs têtes provenant
de l’ancienne église Saint-Etienne, dont l’une, drapée, est d’un carac-
tère remarquable ; et dans les sculptures qui ont conservé leur poly-
chromie primitive, une petite figure du Père éternel, une tête de
Christ en marbre polychromé qui se rattache au xvic siècle, etc.

Les monuments funéraires du xv° siècle sont nombreux. Une
dalle bien gravée, au nom de « maître Pierre Jooris » et de « demi-
siele Jehenne de Somerghem » provient de l’ancienne collégiale
Saint-Pierre de Lille. D’autres sculptures funéraires, produits d’un
art bien local, sont de petits bas-reliefs de pierre blanche ou bleue

étudiés par notre regretté maître L. Courajod, dans ses leçons de l’Ecole du
Louvre sur les origines de l'art gothique.

1. Ces fonts sont décrits et reproduils dans l’étude que M. Gloquet a con-
sacrée à cette série de fonts baptismaux (Voir Revue de l’art chrétien, 1895, p. 31 ).
Cf. aussi Dehaisnes, Le Nord..., p. 104 et pl. xv.) Le musée de Lille possède d’au-
tres fonts du xme siècle, décorés de larges feuilles plates, provenant de Beau-
vois (ancienne collection Delattre), et divers fragments de fonts analogues.
 
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