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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 1
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Portalis, Roger: Claude Hoin, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0030
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22

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

A notre demande, M. de Rochebrune a répondu, en nous en
envoyant, très courtoisement, les reproductions photographiques :

Je possède, en effet, deux pastels.; ils sont signés Claude Hoin

peintre de Monsieur frère du Roy 1790. La facture est remarquable de
finesse, d’élégance et d’harmonie de ton. Les gazes sont d’une transparence,
les étoffes et les fleurs d’un brillant et d’un éclat extraordinaires. On les
croirait sortis d’hier de la main de l’artiste. Ce sont les deux soeurs, MUcsdu
Mas de Polard, dont l’une, l’aînée, épousa à Clermont-Ferrand M. Tixier et
la cadette, Mlle Caroline, épousa en 1792 M. Pierre de Guillaume de Roche-
brune, mon grand-père, alors commissaire des guerres à Limoges. Celui-ci
émigra en 1793 et ma grand'mère mourut peu de temps après à Maestrichl,
dans une cave, pendant le bombardement de cette ville.

Bon juge en fait d’art, M. de Rochebrune ajoute que la repro-
duction ne peut donner une idée du charme du coloris et des
nuances tendres des étoffes. Le portrait de sa grand-mère lui paraît
supérieur encore à celui de sa sœur, avec son corsage bleu et sa
transparente écharpe de mousseline. La tradition conservée dans sa
famille veut que les portraits des deux sœurs aient été faits dans
l'atelier de l’artiste, qui donnait des leçons de miniature à la plus
jeune.

De la seconde période, celle d’après la Révolution, une grande
partie des pastels que nous avons rencontrés représentent des mem-
bres de la famille de lloin, ses frères, ses belles-sœurs et surtout
lui-même. A cet égard, Mme de Chamberet possède, à Dijon, une
série unique de six intéressants pastels.

A toutes les époques de sa vie, Claude Hoin a aimé à se prendre
pour modèle : pastel, dessin, miniature, tout lui est bon. Nous avons
dit quelle vivante image il a laissée de lui à vingt-cinq ans, dans
tout l’entrain de la jeunesse! En 1787, il se dessine de profil en
médaillon, à la mine de plomb estompée et se grave lui-même d’une
pointe légère, à l’eau-forte mélangée de manière de lavis. Les minia-
tures sont nombreuses aussi ; celle qu'on nous signale à Lyon, la
tète coiffée d’une sorte dé béret d’artiste, serait remarquable ; tou-
tefois les pastels exécutés vers sa cinquantième année sont particu-
lièrement soignés et parlants.

Le plus important est celui que conserve M. le général Darras,
au château d'Arsonval. Hoin s’est représenté à mi-corps, drapé dans
les plis d’un large manteau de couleur rougeâtre, montrant de la
main le profil de sa femme qu’il vient d’esquisser. Ne serait-ce pas
le portrait qu’il exposait au Salon de 1801? Mentionnons ceux de
 
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