268 GAZETTE DES BEAUX-ARTS
rents métiers, et l’obligation d’études techniques imposant à l'artiste
l’accord des formes avec les qualités des matériaux.
Sans doute, ou avait créé des écoles publiques où l’art était
enseigné, mais suivant des formules empiriques, telles qu’on pou-
vait les tirer des ouvrages publiés par les plus médiocres imitateurs
de Vitruve, les Palladio et les Yignolc. On prétendait faire de l’art
antiquelabase de l’enseignement, et on le connaissait si mal qu’on dis-
tinguait à peine l’art grec de
l’art romain. On ne cherchait
pas la raison des formes an-
ciennes dans la civilisation
où elles étaient nées; on les
proposait simplement comme
modèles, si bien qu’on en-
seignait la seule chose qui
échappe à l’enseignement, le
style, qu’on prit l’habitude
de transplanter d’une époque
dans une autre, comme si le
style n’était pas lié à chaque
époque, comme si la vie n’ex-
cluait pas les formes des civi-
1 isations mortes.
Ces vérités essentielles
n’avaient pas échappé aux
artistes qui furent l'honneur
de l’architecture française
durant ce siècle, aux II. La-
brouste, aux Duc, aux Duban,
aux Viollet-le-Duc, dont les
généreux efforts tendaient tous, par des voies diverses, à rétablir
l’harmonie entre le décor d’un édifice et sa structure, à tirer parti
des qualités des matériaux laissés apparents, à subordonner la forme
à la destination de l’œuvre, à faire enfin de la construction le point
de départ de toute décoration.
Ceux-là furent vraiment novateurs, et la puissante logique do
leur enseignement a, depuis un demi-siècle, contribué, en France et
hors de France, à répandre les qualités de clarté, de sincérité et de
bon sens qui, pendant une longue suite de siècles, ont assuré la pré-
éminence à l’art français.
rents métiers, et l’obligation d’études techniques imposant à l'artiste
l’accord des formes avec les qualités des matériaux.
Sans doute, ou avait créé des écoles publiques où l’art était
enseigné, mais suivant des formules empiriques, telles qu’on pou-
vait les tirer des ouvrages publiés par les plus médiocres imitateurs
de Vitruve, les Palladio et les Yignolc. On prétendait faire de l’art
antiquelabase de l’enseignement, et on le connaissait si mal qu’on dis-
tinguait à peine l’art grec de
l’art romain. On ne cherchait
pas la raison des formes an-
ciennes dans la civilisation
où elles étaient nées; on les
proposait simplement comme
modèles, si bien qu’on en-
seignait la seule chose qui
échappe à l’enseignement, le
style, qu’on prit l’habitude
de transplanter d’une époque
dans une autre, comme si le
style n’était pas lié à chaque
époque, comme si la vie n’ex-
cluait pas les formes des civi-
1 isations mortes.
Ces vérités essentielles
n’avaient pas échappé aux
artistes qui furent l'honneur
de l’architecture française
durant ce siècle, aux II. La-
brouste, aux Duc, aux Duban,
aux Viollet-le-Duc, dont les
généreux efforts tendaient tous, par des voies diverses, à rétablir
l’harmonie entre le décor d’un édifice et sa structure, à tirer parti
des qualités des matériaux laissés apparents, à subordonner la forme
à la destination de l’œuvre, à faire enfin de la construction le point
de départ de toute décoration.
Ceux-là furent vraiment novateurs, et la puissante logique do
leur enseignement a, depuis un demi-siècle, contribué, en France et
hors de France, à répandre les qualités de clarté, de sincérité et de
bon sens qui, pendant une longue suite de siècles, ont assuré la pré-
éminence à l’art français.