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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 4
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Fournier, Louis-Edouard: L 'art en Pologne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0344

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326

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

M. Marian Sokolowski, professeur à l’Université jagellonne, nous
présente un tableau succinct, mais complet, du développement de ces
deux branches de l'art en Galicie, du xive siècle à nos jours.

Deux foyers de lumière et de civilisation rayonnaient sur cette
partie de la Pologne : Cracovie, l’ancienne capitale du royaume, et
Léopol, capitale actuelle du pays. Ces deux villes, après les invasions
tartares du xnie siècle, ayant été repeuplées en grande partie par des
colons venus de l'Allemagne, le caractère de la peinture et de la sculp-
ture y fut d’abord presque exclusivement allemand. Toutefois, à
Léopol qui, à côté des habitants de race polonaise et germanique,
possédait une population ruthène, l'école byzantine se trouva aussi
représentée par la peinture religieuse, mais elle n’exerça aucune
influence sur les écoles de l'Occident, bien qu’elle-même se laissât
de bonne heure pénétrer par l’esprit et la manière de ses rivales.

La corporation des peintres, existant à Cracovie dès la fin du
xive siècle, était complètement organisée en 1490; celle de Léopol
doit remonter, sans aucun doute, au xve siècle. Mais jamais la pein-
ture n’a pu arriver, dans ces deux cités, à former une véritable école
nationale : elle nous montre bien çà et là quelques détails, certains
traits caractéristiques dans les costumes ou les visages., dénotant
une origine polonaise, mais presque toujours elle n’était que le reflet
des diverses écoles de l'Allemagne. Après l’école de Prague, la pre-
mière à imposer son influence, vient l’école de Nuremberg, qui reste
longtemps prédominante, et, à son côté, l'art flamand laisse des
traces dans les tableaux des maîtres indigènes, tout aussi bien que
l’école de Souabe. Mais les peintres allemands, appelés par les rois
de Pologne et les hauts dignitaires du royaume, viennent presque
tous de Nuremberg. Sous Sigismond Ier, Hans Dürer, frère cadet du
grand Albert, orne de ses peintures les salles du château royal du
Wawel; Hans Suess von Kulmbach peint pour les églises de la capi-
tale de nombreux tableaux, dont quelques-uns sont signés, datés et
marqués de son monogramme. La basilique de Notre-Dame possède
de lui de très belles peintures relatives à la légende de sainte Cathe-
rine d’Alexandrie, tandis que Saint-Florian a quatre tableaux
représentant des scènes de la vie de saint Jean l’Evangéliste.

Mais l’aube du xvi° siècle se lève : l’esprit humain s’éveille,
épris d’antiquité, et devant l’art, l’horizon radieux s’élargit. Voici
Bonne Sforza qui vient de Milan trôner au Wawel. Vraie fille de
l’Ausonie, elle semble apporter dans les plis de son manteau royal
les inspirations du ciel italique. Alors, quand le moyen âge fait place
 
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