Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

DOI issue:
Nr. 6
DOI article:
Guillaume, Eugène: La sculpture au XIXe siècle: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0550
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
GAZETTE DES BEAUX-ARTS

314

exécutait en Belgique, des œuvres dont beaucoup ont été récem-
ment détruites dans un incendie. Chez nous, il était encore inconnu.

Alors se préparait également à briller un génie novateur.
Barye renouvelait l’art en s’appuyant sur la science : c’était une
des aspirations du romantisme. Il entreprenait de représenter les
animaux avec leur structure exacte, dans leurs attitudes vraies,
dans la manifestation ingénue de leur instinct. Il appliquait à
l'homme les mêmes principes; mais c’était toujours une vie supé-
rieure qu’il voulait exprimer. Sa méthode était logique. Il devait
d’abord observer les mœurs de ses modèles. Or, en général, il ne
pouvait les étudier que captifs; mais, grâce à une force d’intuition
extraordinaire, il arrivait à les voir comme s’ils eussent été en
liberté. Ensuite, il les rendait avec un savoir anatomique scrupu-
leux et aussi par compas et par mesures. Il suivait en cela les idées
d’Émeric David, établissant d’abord le squelette et passant après à
la myologie.

Le gouvernement de la Bestauration avait commandé pour les
places publiques plusieurs statues équestres : à Bosio premier
sculpteur du roi, le Louis XIV de la place des Victoires; à Lemot
Henri IV pour le Pont-Neuf et Louis XIV pour Lyon. Ces ouvrages
auront toujours un très noble aspect. D’ailleurs les sculpteurs de ce
temps avaient un excellent praticien du métal dans la personne du
fondeur et ciseleur Crozatier. Crozatier coulait en bronze par les
procédés du moulage au sable et, avec le secours du chimiste
d’Arcet, il s’était appliqué à reconstituer l’alliage des Iveller. Cepen-
dant, un débutant, Honoré Gonon, arrivait à retrouver la technique
de la fonte à cire perdue. C’était une ressource dont on allait bientôt
profiter.

Telles étaient, entre 1818 et 1830, les forces et aussi les réserves
de l’école de sculpture : elle allait jeter sur notre art national un
éclat incomparable. Le Salon de 1832 fut un événement. Rude y
parut avec son petit Pêcheur jouant avec une tortue ; Duret y mon-
tra son Danseur napolitain ; Barye y lit sensation avec le Lion
écrasant un serpent. Quels beaux ouvrages ! ils sont au nombre des
chefs-d’œuvre qui restent populaires. Les travaux considérables
partout entrepris sous le règne du roi Louis-Philippe permirent à
des talents déjà formés de prendre leur essor et firent naître entre
eux une émulation très vive. Sous la direction de l'architecte
Hittorff, la place de la Concorde reçut des dispositions qui n’ont
pas été changées. Sur les piédestaux qui en marquent le périmètre,
 
Annotationen