DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Saunier, Charles: Les conquêtes artistiques de la Révolution et de l'Empire et les reprises des alliés en 1815, 8
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LES CONQUÊTES ARTISTIQUES
DE LA RÉVOLUTION ET DE L’EMPIRE
ET
LES REPRISES DES ALLIÉS EN 1815
(huitième ET DERNIER article')
’ u 2 au 31 octobre 1815 eurent lieu les reprises exercées au nom
des États ecclésiastiques par le sculpteur Canova et le chevalier
d’Este. Pour la circonstance, Canova, qui depuis 18142 attendait
le moment opportun, avait fait réimprimer en Italie la protes-
tation publiée en l’an iv par Quatremère de Quincy.
Celui-ci était justement occupé à renier ses opinions passées en écrivant,
au moment même des reprises, un mémoire en faveur de lord Elgin et des dévas-
tations du Parthenon. Loin de se prêter à la manœuvre de Canova, Quatremère
de Quincy, vu les tristes circonstances, aurait donc dû se joindre à tous les
hommes de cœur qui soutenaient, de leur présence au Musée,Denon etLavallée3.
Il n’en fit rien. L'ordre de la Restauration était de laisser faire, et il était devenu
trop bon et trop intéressé royaliste pour opiner contrairement au ministre Vau-
blanc et au secrétaire de la Cour, M. de Champcenetz.
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXI, p. 74, 158 et 340, t. XXII, p. 82, 157 et 433, et t. XXIII,
p. 156.
2. Catalogue de lettres autographes. Vente du 20 janvier 1900. Noël Charavay, expert. N° 20. Canova,
à la date du 27 juin 1514, supplie une Excellence, alors à Vienne, d’insister auprès des puissances alliées pour
quelles s'emparent des chefs-d’œuvre enlevés naguère à Rome par la France : « Les arts, les amateurs les
réclament hautement de la magnanimité des hautes puissances. Elles ont rempli l’univers d'admiration,
quelles veuillent donc couronner leur gloire, qu'elles daignent rendre à l’Italie, à Rome, ces miracles de son
génie, les monuments de ses artistes, les seuls titres qui lui soient restés de sa splendeur passée. »
3. « Les récits du temps nous montrent les amis des arts, les lettrés, les fonctionnaires de l’État s’appli-
quant à l’envi, dans l’intérieur du palais, à protéger les trésors d’art dont on s’emparait par la force. II y
rut un groupe do Français pleins d’audace qui ne cessa d’entourer Denon pendant cette période douloureuse. »
(Henry Jouin, Joachim Lebreton, dans VArtiste de décembre 1891.)
DE LA RÉVOLUTION ET DE L’EMPIRE
ET
LES REPRISES DES ALLIÉS EN 1815
(huitième ET DERNIER article')
’ u 2 au 31 octobre 1815 eurent lieu les reprises exercées au nom
des États ecclésiastiques par le sculpteur Canova et le chevalier
d’Este. Pour la circonstance, Canova, qui depuis 18142 attendait
le moment opportun, avait fait réimprimer en Italie la protes-
tation publiée en l’an iv par Quatremère de Quincy.
Celui-ci était justement occupé à renier ses opinions passées en écrivant,
au moment même des reprises, un mémoire en faveur de lord Elgin et des dévas-
tations du Parthenon. Loin de se prêter à la manœuvre de Canova, Quatremère
de Quincy, vu les tristes circonstances, aurait donc dû se joindre à tous les
hommes de cœur qui soutenaient, de leur présence au Musée,Denon etLavallée3.
Il n’en fit rien. L'ordre de la Restauration était de laisser faire, et il était devenu
trop bon et trop intéressé royaliste pour opiner contrairement au ministre Vau-
blanc et au secrétaire de la Cour, M. de Champcenetz.
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XXI, p. 74, 158 et 340, t. XXII, p. 82, 157 et 433, et t. XXIII,
p. 156.
2. Catalogue de lettres autographes. Vente du 20 janvier 1900. Noël Charavay, expert. N° 20. Canova,
à la date du 27 juin 1514, supplie une Excellence, alors à Vienne, d’insister auprès des puissances alliées pour
quelles s'emparent des chefs-d’œuvre enlevés naguère à Rome par la France : « Les arts, les amateurs les
réclament hautement de la magnanimité des hautes puissances. Elles ont rempli l’univers d'admiration,
quelles veuillent donc couronner leur gloire, qu'elles daignent rendre à l’Italie, à Rome, ces miracles de son
génie, les monuments de ses artistes, les seuls titres qui lui soient restés de sa splendeur passée. »
3. « Les récits du temps nous montrent les amis des arts, les lettrés, les fonctionnaires de l’État s’appli-
quant à l’envi, dans l’intérieur du palais, à protéger les trésors d’art dont on s’emparait par la force. II y
rut un groupe do Français pleins d’audace qui ne cessa d’entourer Denon pendant cette période douloureuse. »
(Henry Jouin, Joachim Lebreton, dans VArtiste de décembre 1891.)