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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de chasse par Nattier (musée de Versailles); le Buste de Mlle Clairon
par Lemoyne (Comédie-Française); celui de Rameau par Caflieri
(Bibliothèque Sainte-Geneviève), etc.
De l’avis de tous les critiques, grands et petits, cette exposition1
était supérieure. L’Observateur littéraire, faisant allusion aux évé-
nements assez fâcheux d’Allemagne, disait : « Nous ne nous attendions
pas à ce que, tandis que l’Europe gémit sous le poids d’une guerre
dont nous supportons le plus grand fardeau, Paris verrait de nou-
veaux progrès dans les arts et une aussi somptueuse abondance de
leurs plus belles productions. » Le Mercure, de son côté, profitait de
la circonstance pour flatter le frère de la marquise de Pompadour,
alors directeur des Bâtimeuts.« Cette exposition, écrit le journaliste
anonyme, est une de celles qui, depuis ce sage établissement, font le
plus d'honneur à l’Académie royale de peinture. C’est l’effet de
l’encouragement continuel que donne aux arts M. le marquis de
Marigny qpi en est le chef : tous les artistes, qui le regardent comme
leur père, se sont empressés aux grandes vues qu’il a pour la gloire
de l’école française, aujourd’hui, sans contredit, la première de
l’Europe. » Diderot, the last andnot the least, disait la même chose :
u Jamais nous n’avons vu un plus beau Salon. Presque aucun
tableau absolument mauvais, plus de bons que de médiocres, et un
grand nombre d’excellents. »
II
L.-M. VANLOO, DUMONT LE ROMAIN, CARLE VANLOO, DOUCHER
Le catalogue du Salon de 17612, illustré par Saint-Aubin, se com-
pose de 36 pages qui mesurent 9 centimètres 1/2 sur lo centi-
mètres 1/2. Il renferme plus de cent soixante-douze croquis, jetés non
seulement sur les marges et les espaces blancs, mais jusque sur le
texte imprimé (p. 7, 10, 12, 14, 24).
Les illustrations commencent à la page 4, au verso de l’aver-
tissement. L’artiste a consacré cette page-préface aux portraits de la
famille royale, et il a voulu indiquer la disposition même du panneau
1. Une note du titre nous dit que le Salon fut « ouvert le 25 août [jour de la
fête du roi] et fermé le 4 octobre ».
2. Bibliothèque Nationale, Cabinet des estampes, Yb, 121 a.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de chasse par Nattier (musée de Versailles); le Buste de Mlle Clairon
par Lemoyne (Comédie-Française); celui de Rameau par Caflieri
(Bibliothèque Sainte-Geneviève), etc.
De l’avis de tous les critiques, grands et petits, cette exposition1
était supérieure. L’Observateur littéraire, faisant allusion aux évé-
nements assez fâcheux d’Allemagne, disait : « Nous ne nous attendions
pas à ce que, tandis que l’Europe gémit sous le poids d’une guerre
dont nous supportons le plus grand fardeau, Paris verrait de nou-
veaux progrès dans les arts et une aussi somptueuse abondance de
leurs plus belles productions. » Le Mercure, de son côté, profitait de
la circonstance pour flatter le frère de la marquise de Pompadour,
alors directeur des Bâtimeuts.« Cette exposition, écrit le journaliste
anonyme, est une de celles qui, depuis ce sage établissement, font le
plus d'honneur à l’Académie royale de peinture. C’est l’effet de
l’encouragement continuel que donne aux arts M. le marquis de
Marigny qpi en est le chef : tous les artistes, qui le regardent comme
leur père, se sont empressés aux grandes vues qu’il a pour la gloire
de l’école française, aujourd’hui, sans contredit, la première de
l’Europe. » Diderot, the last andnot the least, disait la même chose :
u Jamais nous n’avons vu un plus beau Salon. Presque aucun
tableau absolument mauvais, plus de bons que de médiocres, et un
grand nombre d’excellents. »
II
L.-M. VANLOO, DUMONT LE ROMAIN, CARLE VANLOO, DOUCHER
Le catalogue du Salon de 17612, illustré par Saint-Aubin, se com-
pose de 36 pages qui mesurent 9 centimètres 1/2 sur lo centi-
mètres 1/2. Il renferme plus de cent soixante-douze croquis, jetés non
seulement sur les marges et les espaces blancs, mais jusque sur le
texte imprimé (p. 7, 10, 12, 14, 24).
Les illustrations commencent à la page 4, au verso de l’aver-
tissement. L’artiste a consacré cette page-préface aux portraits de la
famille royale, et il a voulu indiquer la disposition même du panneau
1. Une note du titre nous dit que le Salon fut « ouvert le 25 août [jour de la
fête du roi] et fermé le 4 octobre ».
2. Bibliothèque Nationale, Cabinet des estampes, Yb, 121 a.