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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 4
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Stryienski, Casimir: Le Salon de 1761, 1: d'après le catalogue illustré par Gabriel de Saint-Aubin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0324
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

qui dessine à l'encre de Chine (n° 19), sur Un petit tableau d'une
femme qui amuse un enfant avec un moulin à vent1 (n° 20), sur une
Sainte Famille2 (n° 21) pour arriver au Saint Vincent de Paul prê-
chant (n° 17).

On voit le prédicateur, au second plan, debout dans une chaire :
son geste indique bien la parole. Autour de lui, groupés au pre-
mier plan, de nombreux assistants, dans des attitudes diverses. Au
fond du tableau, on reconnaît le jubé de l’église Saint-Etienne-
du-Mont. L’intérêt va tout droit au prédicateur, éclairé en pleine
lumière, tandis que son auditoire est enveloppé d’une ombre trans-
parente et légère, d’un joli effet. Diderot critique cet auditoire,
composé de « petites femmes, de jeunes garçons », de « sœurs du
pot », d’« enfants ». — « Pas un homme de poids!... C’est un des
plus grands éventails que j’aie vus de ma vie. » Toujours est-il que,
à côté du Pierre et des Jeaurat, à Saint-Louis de Versailles où il se
trouve, ce Saint Vincent de Paul est presque un chef-d’œuvre.

Page 10. Dix croquis, dont deux à demi effacés, d’après Vien. En
haut, tenant toute la largeur de la feuille, c’est une délicieuse repro-
duction d’un plafond « pour l’hôtel d’ITolande, rue du Temple »,
représentant Zéphire et Flore (n° 22)3. Au-dessous, à gauche : Saint
Germain donne une médaille à sainte Geneviève (n° 23) ; ce tableau
était destiné à l’église Saint-Louis, de Versailles, mais il ne s’y
trouve plus et a été remplacé par un tableau de Mlle Cécile Thorel
(1873), représentant le même sujet. « Je crois, écrit Diderot, que

1. Saint-Aubin rectifie le titre de ce tableau : « Portrait d’une dame qui
amuse l’enfant d’une Savoyarde avec un moulin à vent. Cette dame a un chat
sur les genoux. »

2. « Où l’on voit saint Joseph dormant sur un lit ». (Note de Saint-Aubin.)

3. Hôtel des (Ambassadeurs de Hollande, construit en 1638 par Cottard, sur
l’emplacement de l’hôtel de Rieux, pour Amelot de Bizeuil (aujourd’hui
47, rue Vieille-du-Temple). Lefeuve (Maisons de Paris, tome 3, fasc. XXIII, p. 29)
dit que les peintures dont Vouet, Vien, van Boucle, Dorigny et J.-B. Corneille
avaient décoré les salons n’ont guère résisté au temps. Vitu, dans son Paris
(p. 406-407), affirme que « les grands appartements étaient ornés de bas-reliefs et
de peintures, dont il ne reste rien, pas plus que d’une fresque ou Vieil avait peint
VAurore (sic). » Enfin M. de Champeaux (L’Art décoratif dans le Vieux Paris, Paris,
1898, in-4°, p. 188, ouvrage paru en fragments dans la Gazette des Beaux-
Arts) est moins affirmatif : « Au plafond, dit-il, s’étend un grand tableau de Vien :
Le Triomphe de Flore et de Zéphyr, qui tient la place d’un plafond primitif à vous-
sures détruit par un incendie.»— Nous n’avons pu vérifier ces assertions contra-
dictoires, le propriétaire actuel de l’hôtel de Hollande, M. Lecocq, nous ayant refusé
l'autorisation de visiter cette maison historique, du reste inhabitée depuis deux
ans. On aura du moins le plaisir de retrouver les grands traits de la composition
de Vien dans le joli croquis de Saint-Aubin (p. 10 du livret) que nous publions.
 
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