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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Le grand médaillon de trois pieds do diamètre devait probable-
ment être placé au-dessus de la porte de la salle rectangulaire, dans
l’œil-de-bœuf de 111116 de diamètre et 0m15 de profondeur. Que
représentait-il? Qu’est-il devenu?
Dans l’inventaire, il est parlé de « trois bas-reliefs ronds, sujets
de femmes qui battent le beurre, morceaux en plâtre exécutés à
Rambouillet, le tout par feù M. Julien ». 11 s’agit évidemment des
médaillons de vingt-quatre pouces (0m6G0 ). Leur place à la Laiterie
est incertaine. Dans la salle circulaire, des niches sont pratiquées
dans le mur pour recevoir des vases de Sèvres, et non des médail-
lons. Peut-être étaient-ils placés de chaque côté des grands bas-
reliefs. Ces quatre médaillons ont disparu.
La seule œuvre de Julien se trouvant encore à Rambouillet est
le médaillon encastré dans le tympan de la façade. Il mesure 0m680
sur les parties hors du mur; on ne trouve pas de signature, mais
il ne peut y avoir de doute sur l’auteur. Il représente une Vache
allaitant son veau et le léchant amoureusement. Julien, dans sa jeu-
nesse, n’avait-il pas assisté à ce tableau de vie et de tendresse mater-
nelle? Que les autres œuvres ne sont-elles à leur place a la Laiterie !
nous aurions un ensemble bien précieux et tout à la gloire de Julien.
V
Avant de reprendre la suite naturelle des faits par l’étude des
Salons, disons quelques mots des travaux de Julien pour l’église
Sainte-Geneviève, devenue le Panthéon. Pour ce monument, il a
exécuté un bas-relief, et au moins deux grandes statues de marbre,
sinon trois ou quatre.
L’église Sainte-Geneviève venait à peine d’être terminée en 1791,
que Pastoret lance sa fameuse proposition de transformer l’église
en Panthéon français, et toutes les sculptures furent refaites. Nous
connaissons, par une gravure de Poulleau d’après le dessin de
Lequeu, le fronton de Coustou, représentant une croix rayonnant
au milieu des nuages et entourée d’anges adorateurs. Coustou meurt
le 13 juillet 1777 ; Dupré, son collaborateur, travaille jusqu’en 1784- ;
un accident le condamne à l’inaction; Julien n’a-t-il pas terminé le
fronton ?
Rondelet nous a conservé dans ses Mémoires les noms des
autres artistes chargés des sculptures de la façade; ce sont : Beau-
vais, Julien, Dupré, Houdon et Boizot. « A Julien le bas-relief de
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Le grand médaillon de trois pieds do diamètre devait probable-
ment être placé au-dessus de la porte de la salle rectangulaire, dans
l’œil-de-bœuf de 111116 de diamètre et 0m15 de profondeur. Que
représentait-il? Qu’est-il devenu?
Dans l’inventaire, il est parlé de « trois bas-reliefs ronds, sujets
de femmes qui battent le beurre, morceaux en plâtre exécutés à
Rambouillet, le tout par feù M. Julien ». 11 s’agit évidemment des
médaillons de vingt-quatre pouces (0m6G0 ). Leur place à la Laiterie
est incertaine. Dans la salle circulaire, des niches sont pratiquées
dans le mur pour recevoir des vases de Sèvres, et non des médail-
lons. Peut-être étaient-ils placés de chaque côté des grands bas-
reliefs. Ces quatre médaillons ont disparu.
La seule œuvre de Julien se trouvant encore à Rambouillet est
le médaillon encastré dans le tympan de la façade. Il mesure 0m680
sur les parties hors du mur; on ne trouve pas de signature, mais
il ne peut y avoir de doute sur l’auteur. Il représente une Vache
allaitant son veau et le léchant amoureusement. Julien, dans sa jeu-
nesse, n’avait-il pas assisté à ce tableau de vie et de tendresse mater-
nelle? Que les autres œuvres ne sont-elles à leur place a la Laiterie !
nous aurions un ensemble bien précieux et tout à la gloire de Julien.
V
Avant de reprendre la suite naturelle des faits par l’étude des
Salons, disons quelques mots des travaux de Julien pour l’église
Sainte-Geneviève, devenue le Panthéon. Pour ce monument, il a
exécuté un bas-relief, et au moins deux grandes statues de marbre,
sinon trois ou quatre.
L’église Sainte-Geneviève venait à peine d’être terminée en 1791,
que Pastoret lance sa fameuse proposition de transformer l’église
en Panthéon français, et toutes les sculptures furent refaites. Nous
connaissons, par une gravure de Poulleau d’après le dessin de
Lequeu, le fronton de Coustou, représentant une croix rayonnant
au milieu des nuages et entourée d’anges adorateurs. Coustou meurt
le 13 juillet 1777 ; Dupré, son collaborateur, travaille jusqu’en 1784- ;
un accident le condamne à l’inaction; Julien n’a-t-il pas terminé le
fronton ?
Rondelet nous a conservé dans ses Mémoires les noms des
autres artistes chargés des sculptures de la façade; ce sont : Beau-
vais, Julien, Dupré, Houdon et Boizot. « A Julien le bas-relief de