DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Collignon, Maxime: Les antiquités: la collection Dutuit
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0131
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
i iâ
tiques. Parmi ces derniers, beaucoup sont déjà bien connus des ama-
teurs d’art antique, car la collection Dutuit a figuré en 1878 au Tro-
cadéro. François Lenormant en avait publié un catalogue1, elles
lecteurs de la Gazette n’ont pas oublié les articles où Rayet et Ben-
jamin Fillon en avaient mentionné les pièces les plus remarquables2.
Plus récemment, M. Froehner a publié un excellent catalogue des
Antiquités de cette collection, en le tenant au courant des acquisi-
tions les plus récentes3. Les érudits ont donc sous la main le moyen
d’étudier scientifiquement les antiques du Petit Palais. Aussi bien
n’avons-nous pas l’intention de les commenter par le menu. Nous
nous bornerons à les passer en revue par séries, en y cherchant les
types qui nous paraissent le mieux caractériser une époque ou un
genre de production de l’art industriel.
I
L’Egypte et l’Orient paraissent avoir tenu moins de place que la
Grèce et Rome dans les préoccupations d’Auguste Dutuit. Mais les
monuments de l'art égyptien réunis par lui témoignent d’un choix
très avisé. L’art industriel est représenté par une jolie plaque de
bronze découpée et ajourée, où est figuré le roi Touthmès III por-
tant une table d’offrandes chargée de fleurs et de fruits; par une
petite situle décorée de frises où défile un cortège de divinités
devant lequel un adorant fait sa prière. Une cuillère à parfums en
bois offre un amusant spécimen de la fantaisie que Part égyptien
apportait dans la décoration des ustensiles de la toilette féminine, et
si le type n’est pas inédit, on a plaisir à retrouver ici cette élégante
figure de nageuse aux formes sveltes et élancées, tenant à deux
mains le récipient qui forme le bol de la cuillère. La sculpture en
pierre nous offre quelques pièces de choix, comme la statuette en
basalte vert de l’ancienne collection Posno, et une petite stèle cintrée
sur laquelle est représenté, en un délicat bas-relief de faible saillie,
un sphinx à tête d’épervier, coiffé du disque solaire de l’Amon de
Tliôbes que surmontent deux plumes droites, et foulant aux pieds
1. Fr. Lenormant, Collection Auguste Dutuit, 1879.
2. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e pér., t. XVII, p. lOo, 347 et 486. Réimprimés
dans le volume intitulé Exposition Universelle de i878, Les Beaux-Arts et les
Arts décoratifs, t. JI : L’Art ancien.
3. Froehner, Collection Auguste Dutuit. Bronzes antiques, or et argent, ivoires,
verres, et sculptures en pierre, 2 vol. Paris, lre série, 1897 ; 2e série, 1901. Nous avons
tiré grand parti de cette publication pour le présent article.
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tiques. Parmi ces derniers, beaucoup sont déjà bien connus des ama-
teurs d’art antique, car la collection Dutuit a figuré en 1878 au Tro-
cadéro. François Lenormant en avait publié un catalogue1, elles
lecteurs de la Gazette n’ont pas oublié les articles où Rayet et Ben-
jamin Fillon en avaient mentionné les pièces les plus remarquables2.
Plus récemment, M. Froehner a publié un excellent catalogue des
Antiquités de cette collection, en le tenant au courant des acquisi-
tions les plus récentes3. Les érudits ont donc sous la main le moyen
d’étudier scientifiquement les antiques du Petit Palais. Aussi bien
n’avons-nous pas l’intention de les commenter par le menu. Nous
nous bornerons à les passer en revue par séries, en y cherchant les
types qui nous paraissent le mieux caractériser une époque ou un
genre de production de l’art industriel.
I
L’Egypte et l’Orient paraissent avoir tenu moins de place que la
Grèce et Rome dans les préoccupations d’Auguste Dutuit. Mais les
monuments de l'art égyptien réunis par lui témoignent d’un choix
très avisé. L’art industriel est représenté par une jolie plaque de
bronze découpée et ajourée, où est figuré le roi Touthmès III por-
tant une table d’offrandes chargée de fleurs et de fruits; par une
petite situle décorée de frises où défile un cortège de divinités
devant lequel un adorant fait sa prière. Une cuillère à parfums en
bois offre un amusant spécimen de la fantaisie que Part égyptien
apportait dans la décoration des ustensiles de la toilette féminine, et
si le type n’est pas inédit, on a plaisir à retrouver ici cette élégante
figure de nageuse aux formes sveltes et élancées, tenant à deux
mains le récipient qui forme le bol de la cuillère. La sculpture en
pierre nous offre quelques pièces de choix, comme la statuette en
basalte vert de l’ancienne collection Posno, et une petite stèle cintrée
sur laquelle est représenté, en un délicat bas-relief de faible saillie,
un sphinx à tête d’épervier, coiffé du disque solaire de l’Amon de
Tliôbes que surmontent deux plumes droites, et foulant aux pieds
1. Fr. Lenormant, Collection Auguste Dutuit, 1879.
2. Voir Gazette des Beaux-Arts, 2e pér., t. XVII, p. lOo, 347 et 486. Réimprimés
dans le volume intitulé Exposition Universelle de i878, Les Beaux-Arts et les
Arts décoratifs, t. JI : L’Art ancien.
3. Froehner, Collection Auguste Dutuit. Bronzes antiques, or et argent, ivoires,
verres, et sculptures en pierre, 2 vol. Paris, lre série, 1897 ; 2e série, 1901. Nous avons
tiré grand parti de cette publication pour le présent article.