DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Ritter, William: Correspondance de Bohême
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0377
CORRESPONDANCE DE BOHÊME
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Mânes sous le titre Les Oiseaux bleus (deux oiseaux du paradis qu'on voit se
balancer à un angle de la paroi). Espérons du reste que nous y verrons ajouter
sous peu quelqu’un des beaux dessins de la série qu’on pourrait appeler natio-
nale du même artiste : le fameux portrait de Ladislas Rieger, par exemple, ou
celui, peut-être à bien des égards encore plus étonnant, de Bedrich Smetana.
Mais, avant d’entrer ainsi dans le détail de la Galerie, rappelons son origine et son
installation. Elle doit son existence à une munificence du souverain lors de son
dernier passage à Prague : un millier de florins aux intérêts duquel les artistes
tchèques ont droit dans la proportion de soixante, les allemands de quarante
pour cent. Le parti de ces derniers, par la voix des critiques d’Allemagne les
PORTRAIT DE M. LADISLAS RIEGER, PAR M. MAX SVABINSKY
DlAPRÈS UN DESSIN DE L’ARTISTE
plus autorisés, ne dissimule pas son dépit. Pour trouver des artistes allemands
de Bohême, M. Emil Orlik excepté, il a fallu aller relancer à Vienne, à Munich et
ailleurs, des artistes qui tiennent avant tout aujourd’hui à passer pour viennois
ou munichois, et n’ont accepté de se souvenir de leur naissance qu’en présence
de l’aubaine inattendue d’achats par séries. Car, pour dévorer les fameux quarante
pour cent tant discutés et disputés (nous n’entrerons pas dans ce vieux débat),
on a eu recours a une pléthore d’œuvres de MM. Emil Orlik, Rudolf Jetmar et
Fritz Hegenbart, qui, malgré toute leur notoriété et leurs incontestables mérites,
ne s’étaient jamais vus à pareille fête. Les artistes tchèques, beaucoup plus nom-
breux, ont bénéficié naturellement de fractions relativement très réduites, alors
que, dans la pensée primitive de l’Empereur, le don ne s’adressait qu’à eux, et se
sont vu enlever chacun le dessus du panier de leur œuvre. Il en résulte une variété
beaucoup plus grande et une’évidente supériorité de leur représentation. Encore
faut-il faire la part de quelques bévues du jury, puisque le plus grand de tous,
xxxiv. — 3“ PÉRIODE.
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Mânes sous le titre Les Oiseaux bleus (deux oiseaux du paradis qu'on voit se
balancer à un angle de la paroi). Espérons du reste que nous y verrons ajouter
sous peu quelqu’un des beaux dessins de la série qu’on pourrait appeler natio-
nale du même artiste : le fameux portrait de Ladislas Rieger, par exemple, ou
celui, peut-être à bien des égards encore plus étonnant, de Bedrich Smetana.
Mais, avant d’entrer ainsi dans le détail de la Galerie, rappelons son origine et son
installation. Elle doit son existence à une munificence du souverain lors de son
dernier passage à Prague : un millier de florins aux intérêts duquel les artistes
tchèques ont droit dans la proportion de soixante, les allemands de quarante
pour cent. Le parti de ces derniers, par la voix des critiques d’Allemagne les
PORTRAIT DE M. LADISLAS RIEGER, PAR M. MAX SVABINSKY
DlAPRÈS UN DESSIN DE L’ARTISTE
plus autorisés, ne dissimule pas son dépit. Pour trouver des artistes allemands
de Bohême, M. Emil Orlik excepté, il a fallu aller relancer à Vienne, à Munich et
ailleurs, des artistes qui tiennent avant tout aujourd’hui à passer pour viennois
ou munichois, et n’ont accepté de se souvenir de leur naissance qu’en présence
de l’aubaine inattendue d’achats par séries. Car, pour dévorer les fameux quarante
pour cent tant discutés et disputés (nous n’entrerons pas dans ce vieux débat),
on a eu recours a une pléthore d’œuvres de MM. Emil Orlik, Rudolf Jetmar et
Fritz Hegenbart, qui, malgré toute leur notoriété et leurs incontestables mérites,
ne s’étaient jamais vus à pareille fête. Les artistes tchèques, beaucoup plus nom-
breux, ont bénéficié naturellement de fractions relativement très réduites, alors
que, dans la pensée primitive de l’Empereur, le don ne s’adressait qu’à eux, et se
sont vu enlever chacun le dessus du panier de leur œuvre. Il en résulte une variété
beaucoup plus grande et une’évidente supériorité de leur représentation. Encore
faut-il faire la part de quelques bévues du jury, puisque le plus grand de tous,
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