DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Gide, André: Promenade au Salon d'Automne
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24816#0543
PROMENADE AU SALON D’AUTOMNE
485
le soulicn de leurs prétendues hardiesses, ne pas lâcher la ligne, le
contour, de même ne pas quitter une teinte, l’étayer, et, pour
l’exprimer dans l’ombre, l’assombrir, — je comprends comment
vous vous êtes poussé à bout. « Pour bien écrire, dit Montesquieu,
il faut sauter les idées intermédiaires. » — Mais l’art n’est point
de se passer enfin de syntaxe; vive, tout au contraire, celui qui sait
magnifier jusqu’aux emplois les plus modestes, révéler à la moindre
conjonction sa valeur! L’art n'habite pas les extrêmes; c’est une
chose tempérée. Tempérée par quoi? Par la raison, parbleu! Mais
pas la raison raisonneuse... Cherchons d’autres enseignements.
ANDIIÉ GIDE
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le soulicn de leurs prétendues hardiesses, ne pas lâcher la ligne, le
contour, de même ne pas quitter une teinte, l’étayer, et, pour
l’exprimer dans l’ombre, l’assombrir, — je comprends comment
vous vous êtes poussé à bout. « Pour bien écrire, dit Montesquieu,
il faut sauter les idées intermédiaires. » — Mais l’art n’est point
de se passer enfin de syntaxe; vive, tout au contraire, celui qui sait
magnifier jusqu’aux emplois les plus modestes, révéler à la moindre
conjonction sa valeur! L’art n'habite pas les extrêmes; c’est une
chose tempérée. Tempérée par quoi? Par la raison, parbleu! Mais
pas la raison raisonneuse... Cherchons d’autres enseignements.
ANDIIÉ GIDE