Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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de ses épreuves photographiques ; je les exprime surtout àM. Latour,
le distingué receveur des Hospices, dont la persévérance, dès le
premier jour, n’épargna rien pour m’aplanir toutes les difficultés
et mit ensuite à ma disposition, avec une libéralité qu’on ne saurait
trop signaler, toutes les recherches, toutes les notes, tous les docu-
ments accumulés par sa patience savante, pendant trente ans,
autour d’un trésor qu’il ne se lassa jamais d’admirer et d’étudier.
C’est dire le véritable collaborateur que j’ai trouvé en lui : il voudra
donc bien trouver ici toute ma particulière reconnaissance et, si
j’ai fait bon usage de ses communications, celle de tous les artistes,
qui vont enfin pouvoir étudier sur le monument même un des
problèmes les plus imprévus peut-être, un des plus intéressants
en tous cas, de l’histoire de la peinture du moyen âge.

*

* *

Le retable de Beaune était un tableau ployant, peint sur bois, de
5m60 de longueur, composé de sept panneaux de grandeurs diffé-
rentes; il se fermait autrefois en triptyque. Lors de la réparation
dont nous parlerons tout à l’heure, les panneaux ont été dessciés et
six sujets transportés sur toile, ce qui permet aujourd’hui
d’admirer, en même temps, l’intérieur et l’extérieur.

Ouvert, il comprend un panneau central, large de lm10, haut
de 2m 15 ; au sommet, à droite et à gauche, deux petits panneaux
indépendants, mesurant chacun Üm55 de large et 0m80 de hauteur1.
De chaque côté, nous avons deux panneaux de 0m85 de largeur,
sur lm35 de hauteur; à chaque extrémité enfin, un panneau étroit
de 0mo5 de largeur sur lm35 de hauteur.

Lorsqu’il était fermé, on ne voyait plus que quatre panneaux :
au centre, deux panneaux étroits (revers des panneaux extrêmes),
de 0m55 de largeur chacun. Dans la hauteur ils se composent de

graphies reproduites ici sont celles qui sont exposées dans la salle du musée de
l'hôpital, à côté du tableau même.' — La gravure reproduite ici en lettre est la
statue de Nicolas Rolin conservée au château du Plessis, ancienne propriété du
chancelier, aujourd’hui la propriété de la comtesse R. de Barbentane.

1. Je ne puis m’expliquer leur présence en cet endroit, qu’en supposant que,
primitivement, ils étaient les faces intérieures de deux petits volets, qui se
rabattaient sur la figure du Christ. Ils avaient alors comme revers extérieurs,
Y Annonciation, que nous voyons au-dessus de Saint Sébastien et de Saint Antoine,
qui se trouvent être ainsi de la même dimension que le Ciel et YEnfer des deux
extrémités.