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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 1
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Mély, Fernand de: Le retable de Beaune, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0038

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30

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

lui faisait commettre, cet homme de bien fit sa peinture simplement
à l’essence, ce qui explique la facilité avec laquelle ses vêtements
purent être plus tard enlevés.

Vers 1875, on s’aperçut que les vers avaient creusé de longues
galeries dans les panneaux; de larges écailles étaient tombées; sous
peine de voir son joyau périr, la Commission des Hospices dut
aviser. Après bien des hésitations, elle s’arrêta au seul parti que
pouvait prendre une administration de province ; elle s’adressa
au Louvre, et, à la fin du mois d’août 1878, le retable, envoyé
à Paris le 12 janvier 1877, après une réparation qui coûtait
15 790 fr. 11 c., reprenait sa place à l’Hôtel-Dieu de Beaune. Les
critiques furent âpres, terribles : nous ne les renouvellerons pas.
Constatons seulement que, par bonheur, le triptyque n’a pas été
totalement « renovirt », suivant l'expression imagée allemande, et
que ses parties essentielles ont été assez heureusement conservées
pour que nous puissions l’étudier, pour ainsi dire, sur la peinture
originale.

❖ ❖

La première trace que nous trouvions du retable se lit dans
un inventaire de l’hôpital, de 1501, publié par M. l’abbé Boudrot :

« Et premièrement, en la chapelle dudict hospital, sont trois haultels,
assavoir : le grant haultel de pierre de mabre, sur lequel a une table en
plate peincture où est le Jugement; et sur les huis de ladicte table, par
dessoubs, sont les imaiges de sainct Sébastien, de saint Anthoine,
ensemble les portraictures de furent mondict seigneur le Chancelier et
de Madame Gui go ne de Salins, sa femme. »

Ilnous fautensuite arriver jusqu’à l’an XI de la République (1802),
pour trouver incidemment, dans les comptes de l’IIôtel-Dieu, la
mention du fameux habillage des ressuscités par le peintre Ber-
trand Chevaux, dont nous avons parlé plus haut.

Puis le tableau tombe de nouveau dans l’oubli.

En 1836 seulement, il est de nouveau découvert; on le voit
signalé à cette date dans la Revue clés deux Bourgognes (1836), par
M. Foisset, conseiller à la Cour de Dijon, très connu par ses nom-
breux travaux archéologiques. A cette époque, le tableau était
accroché très haut dans la salle Saint-Louis, à gauche en entrant;
il fut aperçu là par M. Marcel Canat, président de la Commission
des Antiquités de Chalon-sur-Saône, qui, frappé du mérite du
 
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