Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

CORRESPONDANCE D'ITA LIE

67

celui de Castelli. Une très ancienne tradition technique, la terre, riche en quartz,
la proximité de la mer, favorable au trafic, la salutaire influence des modèles
étrusques, déjà connus dans ces parages, favorisèrent en cet endroit le déve-
loppement et le progrès de l’art céramique. Aussi les majoliques de Castelli
jouirent-elles jusqu’au xviiP siècle d’une célébrité accrue par la perfection
des procédés techniques, la délicatesse du coloris, l’exécution soignée de
chaque détail. El pendant que, dans les auLres régions de l'Italie, la céramique,
autrefois florissante, tombait en décadence, au xvic et au xvne siècle, à
Castelli, grâce aux travaux d’artistes de mérite, elle brillait du plus vif éclat.

Aujourd’hui, les produits sortis des mains de François Grue (1618-1673) et

DÉTAIL d'un DEVANT d’aUTEL EN ARGENT
PAR N IC 0 L A SALLUCCI DE GUARDIA GRELE, MILIEU DU XV0 SIÈCLE
(Cathédrale de Teramo.)

de ses descendants, Charles-Antoine (1653-1733), Uiborio, François-Antoine (1686-
1746); ceux de Antoine Folio, de Carminé et de Jacques Gentile, de Candeloro
Cappeletti, montrent la rare fécondité des écoles de Castelli et le goût raffiné
qui les inspirait.

Les plus anciens ouvrages en céramique de Castelli remontent au xvi° siècle
et sont des ensembles de briques peintes, pour la décoration de quelques
églises de Castelli, dans un style ornemental et avec un art de tous points
conforme à celui des majoliques de Faenza. A l’époque suivante, après une brève
période de décadence, dans les premières années du xvne siècle, les céramistes
de Castelli abandonnent l’imitation un peu servile des majoliques de Faenza,
pour ouvrir à leur art des voies plus personnelles.

Antonio Lollo, qui vivait à la fin du xvie siècle et au commencement