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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Ritter, William: La IXe exposition internationale des beaux-arts: correspondance de Munich
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0084

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

création d’un musée Lenbach, et que par ailleurs sa maison et ses ateliers sont
ouverts au public à la même enseigne.

Si nous passons outre, nous constaterons encore ceci: la section italienne,
chaude et embrasée, cramoisie et vermillon; la section belge, saine et grasse,
plantureuse, variée et claire dans son réalisme de bon aloi ; la hollandaise, sombre
et monotone de motifs, de pratique opulente, mais lourde et uniforme; la section
hongroise, maussade et sans éveil avec un faux goût de grandiose embarrassé ;
enfin l’anglaise, avec la distinction sereine, la propreté innée et la noble galerie
de portraits de toujours, conservent si bien leur aspect convenu qu’on dirait en
vérité que, à quatre ans d’intervalle, il ne s’y est rien produit de neuf. Le temps
n’a pas marché pour elles. Au contraire, la Suisse se montre en fort progrès,
dotée enfin d’une école nationale qui a désormais une notion claire, colorée et
véridique de l’Alpe, et qui, en revanche, paraît décidée à casser toutes les vitres
pour faire parler d’elle. L’Autriche, moins triturée, mais presque aussi morcelée
que l’Allemagne, — et elle en a mieux le droit puisqu'il lui faut tenir compte
des jalouses autonomies de tant de nationalités, — prend la tête de toute l’expo-
siLion, giace à la belle homogénéité de ses groupes admirablement présentés, au
premier rang desquels les Polonais remportent un indiscutable triomphe, quoi-
que serrés d’assez près par les Tchèques. La France tient beaucoup déplacé sans
se faire trop remarquer à son avantage : elle a du moins une originalité regret-
table : elle est la seule à n’avoir mis aucune coquetterie à l’arrangement de son
vaste local et à lui avoir conservé la physionomie mercantile des bazars d’autre-
fois, si bien que les meilleures choses: MM. Blanche et Le Sidaner, Coltet et
Carrière, Dauchez et Paul Chabas, etc., etc., y subissent un fâcheux préjudice.
Alors à quoi donc a servi cette subvention de 17 000 francs destinée à bien faire
les choses? L’Espagne ne vaut presque que par deux tableautins .gracieux et
francs, fonds de sierras neigeux et bleus enarrière d’une fabriquerose ou au large
de vastes terrains tristes, d’un seul artiste, M. Aureliano de Beruete. L’Amérique est
négligeable, tout net. La Suède est inférieure à elle-même pour ce qu’un jury
trop officiel et timoré a présidé au recrutement de ses neiges et de ses forêls,
de ses falaises et de ses lacs, trop souvent encadrés de noir, ce qui met en deuil
ses salles. Le Danemark persiste à se montrer médiocre, assoupi et touchant,
gris et un peu fade, découronné du reste de ses meilleurs maîtres, les fougueux,
les cavaliers et les vivants de la cohorte à la tête de qui marche M. Kroyer. Une
toute jeune école roumaine, qui se dessine sans avoir recours à la présence réelle
de M. Grigoresco, — il y est tout de même, mais dans les œuvres de certains
imitateurs,— s’est emparée d’une petite salle qui deviendra grande, et elle y fait
bonne figure. La Russie, d’une telle originalité jadis, subit une totale éclipse, et
son absence attriste. Celle de laNorvège, due encore aux circonstances politiques, est
tout aussi regrettable, mais nous augurons une bonne revanche indépendante le
plus tôt possible. Enfin il faut avouer que jamais le hall central n’a été décoré
avec autant de goût, en vert et blanc, en style Empire, avec de petits orangers
en boules sombres ponctués d’or, des masques et des bas-reliefs où se sent la main
de M. Franz Stock, le tout selon le lype charmant et désuet d’one maisonnette
et d’un jardin célèbres à l’angle du Carolinenplatz. Ajoutons que cette exposition,
annoncée par la somptueuse affiche au quadrige apollinien, or, argent et bleu
antique, issue de certaine médaille syracusaine, œuvre encore de M. Franz Sluck,
 
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