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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Nodet, Victor: Un vitrail de l'église de Brou: Titien et Albert Durer
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0112

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

cations très précises par un des nombreux manuscrits du commence-
ment du xyuie siècle que nous avons sur Brou U Des comparaisons
minutieuses permettent sans trop de peine de suivre la filiation de
ces manuscrits, et par leur étude comparative il n’est pas difficile de
séparer ce qui appartient aux traditions, dont on ne doit tenir aucun
compte, et ce qui, au contraire, a été puisé directement aux archives
du couvent très complètes alors : le compte détaillé du maître de
l’œuvre, le frère Louis de Gleyrens, s’étendant de 1523 à l’achève-
ment, avait été conservé. Parmi les renseignements de première
main que nous fournit le P. Raphaël de la Vierge Marie (manu-
scrit appartenant à la Société d’émulation de l’Ain) nous apprenons
qu’ « on faisait le verre dans une maison près de Brou pour les
vitraux de l’Eglise » et que « les verriers étaient Jean Brachon, Jean
Orquois et AntoineNoisin ». Il existait donc à Brou un de ces ateliers
ambulants qui se déplaçaient suivant le lieu de leur travail. Quels
étaient ces verriers? Nous ne le savons pas; leurs noms sont évi-
demment français, et, en effet, l’industrie du verrier était suffi-
samment florissante en France et particulièrement dans cette
région 2 pour dispenser van Bogliem d’aller chercher des ouvriers
ailleurs. Pourtant les vitraux de cette époque, du premier tiers
du xvic siècle, que nous trouvons dans le voisinage immédiat, bien
inférieurs à ceux de Brou, en sont trop différents pour qu’on puisse
les en rapprocher. Nous parlons notamment du beau vitrail de saint
Crépin à Notre-Dame de Bourg, des fragments de Jasseron, à 8 kilo-
mètres de là, et des deux verrières plus importantes et plus belles de
Saint-Julien-en-Comté 3.

❖ ❖

Si le dessinateur du carton de notre vitrail ne nous est connu
que par sa nationalité, si les verriers qui l’ont exécuté ne nous ont
laissé que leurs noms, nous sommes mieux renseignés sur ceux qui
ont fourni au peintre et aux verriers les éléments principaux de
cette composition grandiose. La frise supérieure est la copie indi-
recte d'un dessin de Titien ; la scène principale est la reproduction

1. V. Nodet, La valeur documentaire des manuscrits sur Brou (Annales de la
Société d'émulation de l’Ain, 1903, p. 377).

2. N. Rondot, Les verriers de Lyon (Nouvelles archives de l’art français, 2e série,
t. IX, p. 59). — Un Jean de Bourg était verrier à Lyon de 1498 à 1526. Antoine
Noisin travaillait à Lyon en 1515 et en 1520.

3. B. Prost, toc. cit.
 
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