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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Mély, Fernand de: Le retable de Beaune, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0126

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LE RETABLE DE BEAU NE

11 o

portrait d’Eugène IV de Jean Fouquet1, nous fait connaître la figure
maigre, les traits ascétiques, l’air imposant d’Eugène IV, qu’on
retrouve d’ailleurs dans ses médailles, alors qu’au contraire les
portraits de Félix V nous le montrent replet, calme, dans la quiétude
douce que le duc de Savoie était allé, en compagnie de quelques
serviteurs, demander à son monastère de Ripaille. Nicolas V n’a
également aucun rapport avec le pape de notre retable. C’est donc
bien Eugène IV; malheureusement nous ignorons la date de la nais-
sance de Gabriel Condolmere. Mais nos regrets ne doivent pas être
grands, car il est plus que certain que le portrait n’a pas été fait
d’après nature; nous n’aurions
donc, quand même, pu lui deman-
der particulièrement aucun point
de repère.

Il en va différemment, par exem-
ple, du portrait suivant : la couronne
ducale qui ceint la tête du person-
nage ne saurait nous laisser de
doutes. Il s'agit certainement du
duc de Bourgogne, dont Nicolas
Rolin était le chancelier. Deux
noms seulement ont été mis en
avant par Alfred Michiels : Philippe
le Bon et Charles le Téméraire. Ces
princes détiennent effectivement le
pouvoir de 1419 à 1477.

Peut-il subsister un moment
d’hésitation en présence des deux admirables portraits de Philippe le
Bon et de Charles le Téméraire qui nous ont été conservés par Gai-
gnières? Incontestablement c’est Philippe le Bon, que nous avons
devant nous.

Quoi qu’on en ait dit —du reste c’est l’opinion seulement de celui
qui, après avoir d’abord daté le retable de 1418, le reporte ensuite
à 14682 — le duc a ici plus de vingt ans; ses traits sont accusés,
creusés, déjà fatigués ; son arcade et ses muscles zygomatiques saillent
sous la peau; il paraît avoir quarante-cinq ans, — sur le tableau
encore plus que sur la photographie.

1. Quand on connaît l’article de Montaiglon, L'Œuvre de Jehan Fouquet (Paris,
Lemercier, 1866, in-4, 2e partie, p. 30), on demeure quelque peu sceptique.

2. A. Michiels (v. notre premier article, p. 33).

PORTRAIT DE PHILIPPE LE B O U

d’après une peinture sur vélin
du recueil de gaignières
(Bibliothèque Nationale, Paris.)
 
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