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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Mély, Fernand de: Le retable de Beaune, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0128

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LE RETABLE DE BEAUNE

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qui paraît âgé de quarante-cinq ans, par celle du chancelier, né
en 1376, qui en paraît soixante-cinq, à placer ces portraits aux envi-
rons de 1442, tandis que la figure de l’évêque d’Autun nous affirme
qu'ils étaient terminés en 1448.

Et nous revenons ainsi, très naturellement, puisque les revers
n’ont assurément été peints qu’après les panneaux intérieurs, —
et le portrait du chancelier Rolin, de dix ans plus âgé que celui
du Jugement dernier, en est un sûr garant, — à placer l’exécution
de l’extérieur des volets aux environs de 1450, le saint Antoine ne
nous permettant toujours pas de dépasser 1452.

Les trois figures féminines peintes derrière les Apôtres du pan-
neau de gauche ne peuvent nous
fournir aucune indication chronolo-
gique; une seule, la plus éloignée,
est immédiatement identifiable : c’est
Guigonede Salins. Si nous avons au
revers un portrait plus âgéde dix ans,
c’est seulement sur les données que
nous venons de déterminer qu’il est
possible d’établir son âge. Ici, elle
n’est pas plus jolie, pas plus fraîche,
vraiment; sa figure renfrognée n’est
pas plus avenante; une sorte de ca-
peline sombre, qui lui enserre la
tête, l’enlaidit encore. Elle n’a pas
d’âge.

La couronne portée par la femme
du milieu ne nous laisse aucun doute sur son haut lignage. Ce ne
peut être qu’Isahelle de Portugal, fille de Jean Icv de Portugal, née à
Evora en 1397, mariée le 10 janvier 1430 à Philippe le Bon.

Son iconographie est assez pauvre. Le comte de Loisne a bien
publié en 19011 le tableau dTlesdigneul-lès-Béthune ; mais c’est un
portrait approximatif, car la page qui date de 1500 (Isabelle est
morte en 1471) donne également une représentation de Philippe le
Bon qui ne répond aucunement au type réel que nous connaissons
parfaitement aujourd’hui. Tout au contraire, une double miniature
de 1495, publiée par notre savant confrère en 19022, quoique très
mauvaise, nous montre le duc très suffisamment ressemblant pour

1. Bulletin du Comité d’archéologie, 1901, p. 56, pl. XIV.

2. Ibid., 1902, p. 497, pl. LUI.

'

P O R T H A I T

DE ROGER V A K D E R WEY D E N
DESSIN DE L’ « A L B U M D ’ A R R A S »
(Bibliothèque d’Arras.)
 
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