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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 2
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Mély, Fernand de: Le retable de Beaune, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0129

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118

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

que l’ensemble doive nous inspirer une certaine confiance. Et, de
fait, c’est bien là le type que nous a conservé la reproduction d'une
grande miniature du xve siècle, des Chroniques de Monstrelet,
sauvée par Gaignières, que M. de Loisneme paraît ne pas avoir connue.
Sa figure ronde, grasse, potelée, au front largement découvert, à
la bouche boudeuse, aux yeux à Heur de tête, au demeurant assez
peu intelligente, est tout à fait proche parente de la duchesse du
retable. C’est donc bien Isabelle de Portugal que nous avons ici.

Quant à la figure agenouillée au premier plan, rien ne peut nous
guider. Comme, vraiment, il est inadmissible, ainsi que quelques
écrivains l’ont cependant proposé, que Nicolas Rolin ait fait ici
représenter sa première femme, Marie des Landes, fille de Berthaud
des Landes, général-maître des monnaies, qu’il avait épousée
en 1406, il ne nous reste à proposer que Philipote, fille de Marie des
Landes, sœur du cardinal Jean Rolin, filleule de Philippe le Bon,
qui, mariée à Guillaume d’Oiselet, se retira plus tard, quand elle
lut devenue veuve, à l’hôpital, où elle est inhumée. Ce qui vien-
drait confirmer cette opinion, c’est que son portrait figurait aux ver-
rières de la chapelle, avec ceux des autres personnages que nous
venons de voir représentés dans le Jugement dernier.



❖ ❖

Nous avons suivi, il y a quelques instants à peine dans leurs
recherches, les critiques se demandant en quelle année avait pu être
exécutée celte œuvre immense. Interrogée elle nous répond elle-même
qu’elle demeura dix ans environ sur le chevalet. C’était à supposer.
Comment croire, en effet, que cettecomposition considérable, que ces
portraits admirables, véritables miniatures, que ces innombrables per-
sonnages, n’avaient demandé qu’une année pour être mis au point?

Et voilà qu’un identique problème va se poser devant l’affirma-
tion de la main personnelle et unique d’un artiste, de Roger van der
Weyden. Les incertitudes, les hésitations — du début— ne prouvent-
elles pas qn’on s’avançait dans un inconnu très périlleux, sur un
terrain bien peu sûr?

Avec sa rude franchise, dès 1864, M. A. Wauters laisse percer
des doutes. Bien entendu, on n’y fit nulle attention; depuis deux ans
le siège était terminé :

« Qui croirait que le maître des deux grands artistes, Memling et
Schongauer, fut pendant plus de deux cents ans rayé de l’histoire de l’art?...
 
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